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  • : Ce blog a pour ambition de décrire nos balades à travers la Planète, nos vacances snorkeling, mais aussi et surtout, la vie en Guyane (petites histoires, monuments, faune et flore) ...
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1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 08:14

Avant le début de la desserte aérienne en Guyane, la seule voie d'accès était alors le bateau (grands voiliers longs courriers ou navires à vapeur alimentés au charbon) et cela a perduré jusqu'au premier quart du XX° siècle. Il y eut bien une petite compagnie privée appelée la Société des Transports Aériens Guyanais qui a fonctionné de 1919 à 1922. Installée à Saint-Laurent-du-Maroni, elle ne desservait que la Guyane et a finalement mis la clé sous la porte en raison de son manque de rentabilité. Si vous voulez connaître l'histoire de cette société aérienne (STAG), vous pouvez lire le petit article sur ce blog dédié à cette société "ICI".

Au début des année 1930, la société Pan American Airways (PANAM) dessert la Guyane en faisant escale à Cayenne sur sa route vers le Brésil avec ses hydravions Sikorsky. La ligne aérienne qui relie les Etats-Unis au Brésil fait également escale à Paramaribo (Surinam) et à Trinidad. Il y a un voyage dans chaque sens par semaine. L'agent d'escale de la PANAM en Guyane est M. Julien Sainte-Claire. L'amerrissage des hydravions se fait sur la rivière de Cayenne où une petite station est installée à la Pointe Macouria. Une vedette à moteur fait alors la liaison lors des escales d'hydravions avec la ville de Cayenne. Elle ne desservira la Guadeloupe, et la Martinique depuis la Guyane que plus tard vers 1935.

En septembre 1934, l'agence de la Pan American Airways est dirigée par le nommé S.M Filipovich. En 1935, celui-ci sollicite l'exonération de droits sur les matériaux que cette compagnie aérienne pense introduire dans la colonie pour la construction d'un aéroport moderne à la Pointe Macouria. Il ne s'agissait que d'une mesure provisoire, la société américaine s'engageant à se retirer dans le cas où une société française voudrait s'installer en Guyane. Le 6 mai 1935, le gouverneur Lamy autorisera cette compagnie aérienne américaine a installé un dépôt de gazoline et de lubrifiant d'une contenance de 350 m3 nécessaire pour le fonctionnement de leur station d'aéronautique à la Pointe Macouria. Ce dépôt sera installé sur le terrain appartenant à M. Ernest Prévôt et à l'ancienne Compagnie des Transports Aériens Guyanais sous certaines restrictions.

En février 1936, le nouveau gouverneur Masson de Saint-Félix accordera une concession provisoire gratuite de 10 ans renouvelable par tacite reconduction à La "Pan American System" pour installer à cette Pointe Macouria un appontement destiné à l'accostage de ses hydravions, appontement d'une longueur de 50 m sur une largeur de 30 m. En juin 1938, un pylône privé d'une hauteur de plus de 14,40 m est installée par la Pan American sur cette Pointe avec deux nouveaux feux intermittents ne fonctionnant que lors des amerrissages de nuit des hydravions.

Le 17 août 1938, une convention sera signée entre le gouverneur de la Guyane et la Pan American Airways Inc. relative aux transports des correspondances par voie aérienne. Trois gardes privés seront recrutés en septembre 1941 pour surveiller les installations de "l'aéroport" de la PANAM à la Pointe Macouria.

Petite histoire de la desserte aérienne de la Guyane ...

En 1940, une mission de la Pan American Airways étudie en Guyane la construction d'un aéroport terrestre en vue de remplacer ses hydravions par des avions plus importants. Les Etats-Unis, puissance étrangère, ne pouvant construire un aéroport dans une colonie française, un arrangement juridico-politique sera monté entre Robert Chot, gouverneur de la Guyane, et Messieurs Alexandre Quintrie-Lamothe, Julien Sainte-Claire et Paul Rambaud.

Dès le 16 août 1941, M. Alexandre Quintrie-Lamothe avait obtenu, après l'avoir sollicité, une autorisation provisoire de l'Amiral Robert, Haut-Commissaire aux Antilles et en Guyane, de construire un aéroport civil au lieu-dit "Le Gallion" sur la commune de Tonnégrande. Une convention sera signée par M. Quintrie-Lamothe, industriel, et le gouverneur Chot, sur la construction et l'exploitation de l'aéroport civil du Gallion, sous certaines conditions, convention approuvée en Conseil privé le 21 mars 1942.

Un commissaire du gouvernement de la Guyane française, M. Pantélimon Dumitrescu, géologue des colonies, sera nommé le 9 avril 1942 afin d'assurer l'exécution de la convention. Le commissaire du gouvernement sera par deux fois remplacé, le dernier nommé le 2 juin 1943 sera M. Breul, ingénieur et chef du service des travaux publics. Le nouveau gouverneur de la Guyane, René Veber, prendra par ailleurs un arrêté le 9 septembre 1942 créant un poste fixe de gendarmerie à l'aéroport du Gallion.

L'entrée en guerre des Etats-Unis obligera les américains à modifier leur stratégie, notamment dans les Caraïbes, en transformant les aéroports commerciaux à des fins militaires afin d'accueillir leurs bombardiers devant se rendre en Europe en passant par l'Afrique. Le petit aéroport guyanais du Gallion ne pouvait répondre à ce besoin. Or les échanges entre les Etats-Unis et le régime de Vichy étaient au plus mal. La nécessité de transformer cet aéroport civil en aéroport militaire afin de l'intégrer dans le dispositif du pont aérien vers l'Afrique a poussé le gouvernement américain, et en particulier le Consul des Etats-Unis d'Amérique en Guyane, M. Georges D. Lamont, a appuyé en Guyane le mouvement de dissidence contre le gouvernement de Vichy.

Le ralliement de la Guyane à la France libre le 17 mars 1943 (déclaration officielle du gouverneur René Veber dans le Journal Officiel de la Guyane française du 27 mars 1943 adressée au Consul des Etats-Unis en Guyane et à celui en poste au Brésil) a aussi eu pour conséquence d'autoriser les américains à construire leur aéroport militaire en Guyane. Celui du Gallion ne pouvant correspondre en raison de sa topographie ne permettant pas de faire atterrir des avions lourds, c'est finalement un terrain situé au PK 17, route de Matoury, sur l'ancien camp dit des Malgaches, que le nouveau site fut choisi.

Il est à noter que le nouveau Gouverneur de la Guyane et du Territoire de l'Inini, Jean Rapenne, désigné par le Général Henri Giraud, Haut-Commissaire de l'Afrique française à Alger, atterrira sur cet aéroport du Gallion le 30 mars 1943 où l'attendait une importante délégation officielle conduite par le lieutenant-colonel Le Bel, désigné provisoirement le 19 mars 1943 par le Général de division Bethouart, chef de la Mission militaire représentant le Général Giraud en Amérique.

Traces encore visibles de l'ancien aéroport du Gallion sur la route de l'Est en Guyane.

Traces encore visibles de l'ancien aéroport du Gallion sur la route de l'Est en Guyane.

Commencé en mars-avril 1943, les travaux du nouvel aéroport seront terminés en décembre de la même année. Il faut dire que l'armée américaine, en particulier le service du Génie, commandée par le lieutenant-colonel Homer S. Piper, avait déployée d'importants moyens tant en hommes qu'en matériels pour finir cet aéroport au plus vite. Les matériels étaient acheminés par des transports américains et déchargés en rivière de Cayenne. Outre un recrutement très important de main d'œuvre au niveau local, les américains avaient aussi fait venir plus de mille Portoricains.

La nouvelle piste mesurait alors 2000 mètres de long pour une largeur de 50 mètres, et une épaisseur de bitume de 50 cm. La base aérienne américaine ainsi terminée permettra alors le transit des bombardiers vers l'Europe via l'Afrique. Une base météorologique sera aussi installée avec du personnel américain, assisté d'un agent français détaché de la Martinique.

Croyant bien faire, les forces américaines baptisèrent ce nouvel aéroport militaire du nom du français "Rochambeau". Mais les américains en attribuant ce nom pensait à Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, qui s'illustra à la tête du corps expéditionnaire français aux côtés du marquis de La Fayette lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783). Il terminera sa carrière comme Maréchal de France.

La polémique, soulevée très justement par la députée guyanaise Christina Taubira, portait sur son fils Donation Marie Joseph de Vimeur, Vicomte de Rochambeau, général de la Révolution et de l'Empire, qui réprima durement et sauvagement l'insurrection haïtienne durant l'expédition de Saint-Domingue (1801-1803). Afin de sauvegarder l'honneur et la mémoire de tous ces insurgés et esclaves morts pour défendre leurs droits et leurs libertés, il était préférable de changer le nom de cet aéroport dont le nom "Rochambeau" ne faisait pas de distinction entre le père et le fils !

Bien que le changement de nom fut sollicité par Mme Taubira en 1999, il ne sera finalement réalisé qu'en 2012 avec le choix de Félix Éboué comme nouvelle dénomination de cet aéroport international. La cérémonie officielle de changement de nom se tiendra le samedi 21 janvier 2012 en présence de Nicolas Sarkozy, Président de la République Française.

Mais pour en terminer avec ce nouvel aéroport, construit tout d'abord à des fins principalement militaires par les Etats-Unis, celui-ci subira à plusieurs reprises, et au fil des années depuis sa construction, de nombreux et importants travaux d'agrandissement et d'amélioration. Rappelons cependant que cet aéroport ne sera rendu (ou vendu) officiellement à la France par les américains et ne deviendra civil qu'en 1949, moyennant quelques pièces sonnantes et trébuchantes ...

Quant à l'aéroport international de Cayenne-Félix Éboué d'aujourd'hui, il mérite bien à lui seul un prochain article sur ce blog ...

Petite histoire de la desserte aérienne de la Guyane ...

Sources :

Journal officiel de la Guyane Française (de 1930 à 1944).

http://www.cimacdom.com/actualite-42-inauguration-de-laeroport-cayenne-felix-eboue-le-21-janvier-2012.html.

Sites Internet Wikipédia sur les "Rochambeau", père et fils.

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 09:45

Lorsque vous vous rendez de Cayenne en direction de Kourou, à environ 3 km avant le bourg de Macouria, vous avez très certainement remarqué sur votre droite le long de la route nationale 1 une statue et un nouveau bâtiment en bois, là où il y avait auparavant des baraquements. Nous pouvions alors, sans même nous arrêter, apercevoir de la vannerie amérindienne en exposition et en vente.

Celle-ci est réalisée par les femmes Palikur du village amérindien voisin de Kamuyeneh, rattaché à la commune de Macouria (Tonate).

Ces baraques en bois ont en effet aujourd'hui disparu pour laisser la place à un nouveau bâtiment des savoir-faire traditionnels amérindiens. Il a été inauguré le 25 avril 2015 par le maire de Macouria, Gilles Adelson, en présence de nombreuses personnalités politiques locales ... et de Félix Roland, vice-président du conseil consultatif des villages amérindiens de Guyane. Cet édifice en bois de plus de 210 m2 a aussi vu le jour grâce à la volonté de Serge Adelson, ancien maire de Macouria, décédé le 23 décembre 2012.

Une sculpture monumentale, située à côté du bâtiment, représentant une vannière amérindienne au travail, a été réalisée par l'artiste Djalma Dos Santos. Le nom donné à cette sculpture est "KAYANO", qui est l'acronyme formé par les deux premières lettres du nom des trois villages amérindiens Palikur présents sur le territoire de Macouria : KAmuyeneh, YApara, et NOrino. Véritable vitrine de l'artisanat Palikur, ce bâtiment des savoirs traditionnels permettra également de valoriser le patrimoine culturel amérindien de la commune.

La cérémonie d'inauguration avait aussi été animée par des chants et danses traditionnels, rythmés par le tambour amérindien sanpula.

La vannerie amérindienne Palikur à Macouria (Guyane)

La vannerie Palikur qui est utilisée pour la fabrication d'objets domestiques, utiles à la vie de tous les jours (chasse, pêche, cuisine ...), était autrefois réalisée uniquement par des hommes. Aujourd'hui, et depuis quelques décennies, les femmes Palikur s'y sont mises et ont ainsi trouvé un moyen, à travers leur savoir artisanal traditionnel, d'améliorer sensiblement leurs revenus en proposant des vanneries dites commerciales avec des motifs colorés telles que des paniers simples ou à anse, avec ou sans couvercle, tamis, corbeilles de différentes tailles ... et des colliers à base de graines. Dans d'autres ethnies amérindiennes de Guyane, notamment de l'intérieur, seuls les hommes pratiquent des objets en vannerie, objets qui seront par contre principalement utilisés par les femmes ...

Les Palikur (ou Palikour), comme les autres peuples amérindiens, utilisent principalement les fibres d'arouman pour tisser leurs vanneries. Deux espèces sont particulièrement visées par les artisans vanniers : l'arouman rouge (Ischnosiphon arouma) et l'arouman blanc (Ischnosiphon obliquus). Cette plante, de la famille des Marantacées, est présente en Amérique tropicale humide (Petites antilles), Amérique centrale et du sud (Brésil, plateau des Guyanes, embouchure de l'Amazone ...). On retire de l'arouman des lanières fortes, longues, flexibles et solides permettant de réaliser des vanneries d'une longue durée.

D'autres fibres comme celles du palmier awara, du comou ou d'autres lianes sont également utilisées. Tous les peuples amérindiens de Guyane fabriquent des objets usuels en vannerie, y compris les Noirs marrons (Bushiningués) installés le long du fleuve Maroni et les Créoles.

Pour réaliser une grande corbeille tressée en arouman, de type grande bourriche, il faut compter environ deux jours. Pour la décoration, certaines fibres sont teintes avec de la peinture acrylique et le tout est ensuite enduit de vernis industriel. La couche de vernis consolide la vannerie en protégeant les fibres contre la pourriture. Les peuples amérindiens de l'intérieur utilisent encore des techniques locales pour teinter naturellement les fibres d'arouman. Le prix d'une grande corbeille est d'environ 50 €.

La vannerie amérindienne Palikur à Macouria (Guyane)

Les Amérindiens étaient présents en Guyane bien avant l'arrivée des premiers colons européens. Il est admis qu'au XVII° siècle, la population amérindienne s'élevait à environ 30.000 personnes. Pour différentes raisons liées notamment aux maladies importées, aux retombées des conflits diverses entre Européens, Hollandais et Portugais, cette population amérindienne a continuellement diminué jusqu'au début du XX° siècle, en particulier pour les communautés du littoral, et au milieu du XX° pour les populations amérindiennes de l'intérieur. Certains peuples amérindiens n'ont du reste pas survécu et ont complètement disparu du territoire guyanais, comme par exemple les Norak, Piriou, Maraone ...

Aujourd'hui, les Amérindiens représentent 5% de la population guyanaise, soit un peu plus de 10.000 personnes. Six ethnies amérindiennes sont présentes : Arawak (ou Lokono), Kaliña (ou Galibis), Wayana, Émerillons (ou Teko), Wayampi (ou Wayãpi) et Palikur (ou Paykweneh).

Les peuples amérindiens du littoral guyanais sont les Palikur (Macouria, Regina et embouchure du fleuve Oyapock) ainsi que les Kaliña qu'on retrouve dans l'ouest de la Guyane (Kourou, Iracoubo, Mana, Awala-yalimapo, Saint Laurent du Maroni) et les Arawaks qui, eux, sont répartis à l'ouest (Saint Laurent du Maroni) mais aussi près de Cayenne (Matoury).

Les Wayana sont localisés dans le sud le long du fleuve Maroni (Antécum-pata, Elaé, Twenké) ; les Émerillons se situent tout au sud de la ligne Maripasoula-Camopi ; et les Wayampi sont principalement à Camopi sur le fleuve Oyapock.

Ces six ethnies appartiennent à trois grandes familles linguistiques : la famille Carib avec les Kaliña et les Wayana, la famille Tupi-guarani avec les Émerillons et les Wayampi, et la famille Arawak avec les Palikur et les Arawak.

La vannerie amérindienne Palikur à Macouria (Guyane)

Quelques photos supplémentaires

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Sources :

Parc amazonien de Guyane (Étude de l'arouman).

http://guyanecollectivites.fr/macouri-bayai-kayano-593.

" Vannerie et vanniers " Approche ethnologique d'une activite artisanale en Guyane francaise par Damien Davy (Thèse / Décembre 2007/ Université d'Orléans).

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29 avril 2016 5 29 /04 /avril /2016 17:08

La Pointe Buzaré à Cayenne est un promontoire rocheux d'origine volcanique qui s'avance dans la mer, avec à sa droite l'Anse Méret et à sa gauche, l'Anse Nadau. Cette pointe est parfois orthographiée avec le nom de "Buzaret", alors que l'écriture conforme est "Buzaré", comme le nom patronymique d'une famille autrefois propriétaire de cette pointe. Nous reviendrons un peu plus loin dans cet article sur l'origine de la dénomination de cette avancée rocheuse naturelle qui se jette dans l'océan.

Pour accéder à la Pointe Buzaré, il faut emprunter l'avenue Pasteur, et prendre la route entre cet Institut Pasteur et la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement), petite rue justement dénommée Impasse Buzaré. Un site de la Direction de l'Environnement, et de l'Aménagement et du Logement (DEAL) est aussi installé dans cette impasse.

Un parking se trouve tout au bout, face à la mer. Ce site naturel offre un très joli paysage avec une plage de sable coquillier pour se baigner côté anse Méret, des cocotiers, un kiosque et des tables pour le pique-nique. Les nombreux cocotiers permettent aussi d'installer un hamac à l'ombre pour une petite sieste avec une ventilation naturelle ...

Ce site de presque deux hectares est, depuis de nombreuses années, la propriété du Conservatoire du littoral, établissement public administratif de l'Etat rattaché au ministère chargé de la protection de la nature.

La Pointe Buzaré à Cayenne, un joli site naturel protégé

Un site remarquable, aujourd'hui bien valorisé, au milieu de l'espace urbain

Suite à une convention de gestion du domaine terrestre et littoral signée entre le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres et la Commune de Cayenne, cette dernière est désignée gestionnaire des sites appartenant au Conservatoire du littoral situés sur la partie continentale de son territoire. Tous les sites déjà gérés par la commune ont été regroupés le 5 mars 2015 au sein du site terrestre "Rivages de Cayenne", y compris l'Anse Chaton.

Une première convention avait en effet déjà été signée le 15 octobre 2008 concernant la gestion de la Pointe Buzaré, de la colline de Montabo, de l'Anse du Montabo et du Mont Bourda. L'objectif est la sauvegarde du littoral, le respect des sites naturels et de l'équilibre écologique.

La mairie de Cayenne qui avait déjà mis en œuvre depuis plusieurs années une politique de reconquête de son front de mer, a décidé de valoriser la pointe Buzaré jusqu'alors quasi abandonnée. Ainsi les travaux d'aménagement et de revalorisation de cette pointe furent voté à l'unanimité du Conseil municipal le 30 mai 2011.

Dès le 15 octobre 2013, une première tranche des travaux était inaugurée par le Maire de Cayenne et son conseil pour l'illumination de ce site mettant en valeur la cocoteraie, le kiosque, le mobilier et l'enrochement. L'éclairage a été choisi afin de respecter l'environnement du site tout en le sécurisant, permettant aussi une utilisation nocturne prévue avec l'installation d'un auditorium de plein air.

L'inauguration de cet amphithéâtre par le Maire, Mme Phinéra-Horth, s'est déroulée le 14 octobre 2014 en présence d'un représentant du préfet, et de M. Julien Cottalorda, architecte du projet. Ouvert aux manifestations culturelles et de loisirs de la ville, ce premier ouvrage de plein air permet d'accueillir 135 places assises, et six emplacements pour des personnes à mobilité réduite.

La Pointe Buzaré à Cayenne, un joli site naturel protégé

Origine du nom de cette Pointe

A la fin du XIXe siècle, Mr. Joseph François Marie Buzaré et son épouse Marie-Louise vinrent s'installer sur cette avancée sur laquelle ils avaient obtenu une concession temporaire. En effet, lors de la naissance de leurs enfants, Lucien Joseph et Marie-Louise Ernestine, ils habitaient à d'autres adresses à Cayenne. Ainsi Lucien Joseph Buzaré est né le 3 octobre 1891 au domicile de ses parents rue Christophe Colomb, alors que sa sœur cadette Marie-Louise Ernestine a vu le jour le 29 novembre 1893 à la rue Malouet.

Originaire du Finistère, Joseph François Marie Buzaré exerçait à Cayenne le métier aujourd'hui disparu de "Ferblantier", qui consistait à fabriquer et vendre des ustensiles en fer blanc tels que des bassines, des assiettes, casseroles ou autres lanternes, recouverts d'une fine couche d'étain. Né le 8 décembre 1865 à Landerneau (29), il est décédé le 29 mars 1903 à Cayenne.

Quelques temps après le décès de son époux, sa veuve Marie-Louise Buzaré sollicita officiellement le 24 novembre 1905 auprès du gouverneur de la Guyane une demande de concession définitive d'un terrain bâti situé à Cayenne sur l'Anse Nadau, dans la zone des 50 pas géométriques réservés à l'Etat, et qu'elle détenait depuis plusieurs années.

La demande de Mme Veuve Buzaré, ainsi que le plan des lieux, avaient été déposés au bureau du service du Domaine de l'Etat et de la Colonisation, sis au n° 16 de la rue de la Liberté, afin d'ouvrir une enquête de commodo et incommodo. C'est encore aujourd'hui le nom donné à ce type d'enquête préalable effectuée par l'Administration avant la prise de certaines décisions soumises à une autorisation administrative.

L'annonce de cette enquête fut publiée dans le Journal officiel de la Guyane Française avec cette mention :"Les personnes qui se croiraient fondées à réclamer contre cette demande seront admises à présenter leurs moyens d'opposition pendant toute la durée de l'enquête qui sera faite par le Chef du service de la Colonisation et qui sera close le 16 février 1906".

Finalement, la concession définitive sera accordée en juin 1906 à Mme Marie-Louise Bauduret, veuve du sieur Marie Joseph François Buzaré, d'un terrain situé à l'anse Nadau dans la banlieue Est de Cayenne et dépendant des 50 pas géométriques réservés à l'Etat : "Ce terrain, d'une superficie totale de 51 ares 79 centiares, est borné : au nord et à l'ouest, par le rivage de la mer ; au sud, par un sentier public faisant communiquer l'anse Nadeau avec l'anse Méret ; et à l'est, par les terres du domaine public bordant le littoral".

Mme Veuve Marie-Louise Buzaré, veuve en premières noces de Jean-Jules Navant, et en deuxièmes noces de Buzaré, décèdera le 7 avril 1912 à l'âge de 50 ans.

Cette propriété Buzaré, qui donnera son nom à cette "Pointe" du littoral nord de Cayenne, restera pendant de nombreuses décennies la propriété de cette famille.

La Pointe Buzaré à Cayenne, un joli site naturel protégé

Quelques photos supplémentaires du site

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Sources :

Archives Nationales d'Outre-Mer (Etat-civil).

Journaux officiels de la Guyane française (13 janvier 1906 / 20 janvier 1906 / 19 juin 1906).

Bulletins municipaux de la ville de Cayenne (Écho Capital).

Conservatoire du littoral.

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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 10:40

Œuvre du sculpteur Jacques Raybaud, la statue de Jean Galmot a été inaugurée le vendredi 30 avril 2004 à Cayenne non loin du village chinois sur le rond-point communément nommé rond-point Galmot. L'inauguration a eu lieu en présence de M. Rodolphe Alexandre, à l'époque président de la Communauté de Communes du Centre Littoral-Guyane et de son Conseil communautaire :

M. Jean-Claude Lafontaine, maire de la ville de Cayenne, M. Antoine Karam, président du Conseil Régional, de M. Pierre Désert, président du Conseil Général, de M. François Martin, président directeur général de la Générale des Eaux, de M. Roger-Michel Loupec, président du Conseil Économique et Social Régional. Cette sculpture monumentale en bronze a été offerte à la ville de Cayenne par la Communauté de Communes du Centre-Littoral ainsi que par la Société Guyanaise des Eaux.

Jean Galmot fut homme politique, industriel, chercheur d'or, écrivain, pilote d'avion, journaliste, publiciste et sans-doute, aventurier. Je ne vais pas décrire ici toutes ses activités ni sa vie en Guyane, ni même les circonstances de son décès, car tout a été dit, écrit, et commenté dans la presse de l'époque. Nombre d'articles plus récents sur des blogs ou autres sites Internet retracent la vie pour le moins aventureuse et originale de cet homme d'exception qui fut député de la Guyane de 1919 à 1924, et apprécié d'une large majorité de la population guyanaise qui le surnommait affectueusement Papa Galmot.

Rappelons simplement que Jean Galmot était né le 2 juin 1879 à Monpazier en Dordogne et décédera le 6 août 1928 à l'hôpital Saint Paul de Cayenne à l'âge de 49 ans. La rumeur de son assassinat par empoisonnement déclencha des émeutes dans les rues de Cayenne les 6 et 7 août aboutissant à la mort brutale de six personnes, amis ou partisans d'Eugène Gober, ancien maire de la ville, et opposant politique de Galmot. Eugène Gober avait en effet "lâché" Galmot après l'affaire des Rhums, pour soutenir la candidature d'Eugène Lautier lors des élections législatives de mai 1924, puis ensuite celle d'avril 1928 contre le galmotiste Georges Anquetil.

Suite à ces très graves incidents, trente six personnes furent arrêtées, mais seules quatorze d'entre elles dont deux femmes furent inculpées pour pillages, crimes et complicité de meurtres lors d'un procès retentissant délocalisé à Nantes (Loire-Inférieure) en mars 1931. Les insurgés de Cayenne, comme ils étaient appelés, seront tous acquittés le 21 mars. L'on prête cet acquittement à la brillante plaidoirie de Gaston Monnerville, l'un de leurs avocats. A la suite de cette affaire Galmot, Gaston Monnerville se présentera aux élections législatives de 1932 en Guyane contre le député sortant Eugène Lautier. Il gagnera avec une très large majorité.

Jean Galmot repose au cimetière de Cayenne (voir les photos de sa sépulture en fin d'article).

La statue de Jean Galmot à Cayenne

Alors qu'il est rédacteur à Nice au journal le Petit Niçois depuis 1904, Jean Galmot fait la connaissance, lors d'une réception chez M. André de Joly, préfet des Alpes-Maritimes, du diplomate américain Heydecker, ancien vice-consul des Etats-Unis à Saint-Pétersbourg en Russie. Alexandre William Heydecker lui parle de la Guyane et notamment du placer Elysée (Mine d'or) dont il est le propriétaire. Le courant passe bien entre les deux hommes, tant et si bien que J. Galmot sera invité au domicile niçois du diplomate.

A cette occasion, J. Galmot fera la connaissance de Marianne Heydecker, sa fille, âgée de huit ans de moins que lui, et de laquelle il s'éprendra. Le coup de foudre réciproque entre les deux jeunes gens aboutira à leur mariage, d'abord civil, à la mairie de Nice le 24 octobre 1905, puis à l'église américaine du boulevard Victor Hugo. Lors de son mariage, Jean Antoine Galmot se déclare publiciste, demeurant boulevard Cimiez à Nice. Ses parents, absents mais consentants à ce mariage, Jean-Baptiste et Anne Galmot, habitent à Qilleboeuf dans l'Eure.

Marianne Antoinette Heydecker est née le 28 septembre 1887 à Paris, de nationalité américaine, sans profession, demeurant Villa Heydecker, boulevard de la Mantega à Nice, fille mineure de Heydecker William Alexander, rentier, et de Pain Marie Étiennette, sans profession.

Leur union donnera naissance à leur fils Robert William, né le 16 juillet 1906 à Nice. Malheureusement leur fils souffrira rapidement de maladie, maladie qui était alors nommée "folie précoce". Jean Galmot restera jusqu'à son dernier souffle très attaché à son épouse Marianne malgré de longues et fréquentes périodes d'éloignement.

En 1927-1928, l'adresse des époux Galmot en métropole était Château de Soriac à Soriac en Dordogne et au numéro 4 de la rue Parrot à Paris dans le 12° arrondissement. A son retour en Guyane en 1928, J. Galmot occupait une chambre à la rue Malouet, et une autre transformée en bureau, rue des Marais (actuelle rue du Lieutenant Becker) à Cayenne.

Au décès de Jean Galmot, sa veuve désignera le nouveau maire de Cayenne Auguste Quintrie comme exécuteur testamentaire car c'était un ami du défunt. Celui-ci fut soupçonné peu après d'avoir extrait une grande partie des affaires personnelles de Galmot dans une grande malle qu'il amena chez lui. Mme Veuve Galmot fut en effet déçue de ne recevoir que quelques objets personnels de son mari alors qu'il avait beaucoup de dossiers à Cayenne.

La statue de Jean Galmot à Cayenne

Ce qu'on sait moins de la vie de Jean Galmot, c'est qu'il fut aussi écrivain. Il a rédigé plusieurs ouvrages : La fille de Faust (1901), Nanette Escartefigue - histoire de brigands (1906), Quelle étrange histoire ... (1918), Un mort vivait parmi nous (1922). Son dernier manuscrit, non encore publié, qu'il avait fini d'écrire peu de temps avant sa mort, ne fut jamais retrouvé dans ses affaires personnelles à Cayenne ... Ce brouillon de livre, si l'on peut dire, fut semble-t-il lui-aussi subtilisé comme beaucoup d'autres de ses documents après son décès. Son titre était "Double existence". Seules quelques pages éparses furent retrouvées.

Mandaté par son beau-père pour examiner les conditions d'exploitation de son placer Elysée sur la Mana, Jean Galmot effectuera son premier voyage en Guyane à cheval entre les années 1906 et 1907. Il obtiendra aussi pour l'occasion, sur les recommandations de son beau-père, une mission d'études sur le commerce en Guyane française par le ministère des colonies. A son retour, il fera plusieurs conférences dont une à la société de géographie le 21 juin 1907 où il rendra compte de son périple dans la Guyane anglaise, hollandaise et française. A cette occasion, il exposa un grand nombre de photographies notamment de chercheurs d'or prises sur les fleuves Maroni et Mana. Un compte-rendu sera publié dans le Journal Officiel de la République Française du 11 juillet 1907.

Suite à une décision ministérielle prise le 2 avril 1915, Jean Galmot sera chargé d'une nouvelle mission d'études par le ministre des colonies portant sur les débouchés offerts aux produits français dans les Antilles anglaises et françaises ainsi qu'en Amérique centrale.

Jean Galmot continuera occasionnellement à alimenter par quelques articles quelques périodiques de métropole.

La statue de Jean Galmot à Cayenne

La vie tumulteuse de Jean Galmot inspira de nombreux auteurs, aussi bien avant qu'après sa mort. Louis Chadourne, qui avait rencontré Jean Galmot et qui fut son secrétaire lors d'un voyage aux Caraïbes, écrira deux romans dans lesquels il décrit le personnage controversé de J. Galmot dans " Terre de Chanaan" chez Albin Michel paru en 1921, et "Le Pot au noir" chez le même éditeur en 1922. Cependant, l'un des plus célèbres est sans-doute le roman de Blaise Cendrars intitulé "Rhum. L'aventure de Jean Galmot", paru chez Grasset en 1930.

Plus récemment André Bendjebba publia aux éditions Le Cherche midi en 2010 "Le prophète de la Guyane - La vie aventureuse de Jean Galmot". Un autre écrivain Jacques Magne a publié aux Éditions Caribéennes "Jean Galmot, l'homme des tropiques" en 1990. Michèle Touret fit paraître aux Presses Universitaires de Rennes en 1998 "Cendrars au pays de Jean Galmot : roman et reportage".

Un écrivain guyanais, Georges Othily, qui deviendra sénateur de la Guyane en 1989, rédigea aux Éditions Caribéennes en 1987 un ouvrage nommé : "1928, tragédie à Cayenne : les émeutes, la mort du Dr Jean". On peut aussi citer "Guyane à fleur de mots : essai littéraire : la représentation du milieu naturel guyanais dans les œuvres de Jean Galmot, René Jadfard et Micheline Hermine" d'Hervé Vignes paru aux éditions Aguer en 1995.

Le cinéaste Alain Maline tourna un film "Jean Galmot, aventurier" avec, dans le rôle principal, Christophe Malavoy. Sorti en octobre 1990, il fut principalement tourné en Guyane. Un documentaire destiné à la télévision intitulé "les insurgés de Cayenne, le premier procès colonial à Nantes" de l'auteur André Bendjebbar, fut réalisé par Barcher Bauer en 2009.

Sa sépulture au cimetière de Cayenne :

Photographies de la sépulture de Jean Galmot au cimetière de Cayenne : celle de gauche a été prise quelques années après sa mort, l'autre date de mars 2016 (cliquer sur une photo pour l'agrandir). .Photographies de la sépulture de Jean Galmot au cimetière de Cayenne : celle de gauche a été prise quelques années après sa mort, l'autre date de mars 2016 (cliquer sur une photo pour l'agrandir). .

Photographies de la sépulture de Jean Galmot au cimetière de Cayenne : celle de gauche a été prise quelques années après sa mort, l'autre date de mars 2016 (cliquer sur une photo pour l'agrandir). .

Sources :

http://data.bnf.fr/12128019/jean_galmot/studies

Archives Nationales d'Outre-Mer (IREL).

Journal Officiel de la République Française du 11 juillet 1907.

http://data.bnf.fr/12128019/jean_galmot

La Revue Hebdomadaire de 1934 (La vie véridique et cruelle de Jean Galmot).

Différents articles de la Presse de l'époque (Gallica).

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 09:04

Pour tout vous dire, découvrir une bestiole dans sa piscine n'a rien d'inhabituel en Guyane, surtout lorsqu'on a un jardin sur les bords du littoral guyanais. Habitant à Remire-Montjoly, nous avons régulièrement des lézards, des iguanes, des crapauds, grenouilles et araignées ... Excepté pour les araignées, les grenouilles et certains iguanes, ces petites bébêtes ont en général besoin d'un coup de main pour sortir de leur bain.

Quant aux serpents, cela arrive assez régulièrement d'en rencontrer dans notre jardin. Il est par contre moins fréquent qu'ils décident de faire trempette. Mais il faut quand-même se méfier car si pratiquement tous les serpents de Guyane sont inoffensifs, certains peuvent cependant être qualifiés de "mordeurs". Il semble que celui qui s'est invité début février dans notre piscine fait partie de cette catégorie !

J'avais déjà rédigé un petit article sur ce blog sur un iguane qui se promenait sans crainte autour de la piscine (pour voir cet article, cliquer "ICI"). Il y a en effet souvent des iguanes, jeunes et moins jeunes, qui viennent se prélasser autour de cette piscine et qui finissent parfois par y faire un plongeon lorsque notre chien les a repérés.

Un serpent dans notre piscine à Montjoly !

Le serpent de notre piscine est un juvénile de la famille des Colubridae. Son nom scientifique est Mastigodryas boddaerti (Sentzen, 1796). Adulte, il peut mesurer au maximum 1 m 30. Diurne, terrestre et semi-arboricole, ce serpent est très vif dans ses déplacements. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à l'extraire de la piscine avec une épuisette. Il a fallu que j'utilise une "frite" en mousse pour que notre serpent vienne se poser dessus, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.

On observe ce serpent en forêt secondaire, dans les abattis, dans les zones cultivées, les plages, ainsi que les jardins. Il chasse au sol dans la végétation herbeuse et les petits arbustes. Il s'accommode bien de la présence des hommes et fréquente la proximité immédiate des maisons.

Il consomme des lézards, grenouilles, oiseaux, et petits mammifères qu'il rencontre en abondance dans les jardins des habitations.

Un serpent dans notre piscine à Montjoly !

Le Mastigodryas boddaerti est très irritable lorsqu'on le capture. Importuné et acculé, il fait vibrer violemment sa queue. C'est un serpent mordeur qui mastique facilement le doigt ou la main qui a réussi à le saisir. Il est donc préférable d'être prudent même si la morsure, certes parfois douloureuse, ne provoque pas d'envenimation. Il est en effet aglyphe, c'est-à-dire qu'il ne possède pas de crochets à venin ni d'appareil venimeux.

Une fois posé sur la frite, ce jeune serpent a été délicatement remis dans un buisson pour qu'il poursuive sa vie ... dans notre jardin ou ailleurs.

Il est présent dans tout le nord de l'Amérique du Sud, de la Bolivie jusqu'au Brésil.

Un serpent dans notre piscine à Montjoly !

D'autres petites bestioles dans la piscine ...

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Source :

Serpents et amphisbènes de Guyane Française, par Fausto Starace (Ibis Rouge Editions).

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 11:09

La Pirogue du rond-point Café ou l'Arche de bienvenue à Kourou est l'œuvre du sculpteur Philippe Blaudeau que j'avais malencontreusement attribué dans la première version de cet article à Jean-Luc Plé. En effet ce dernier a déjà réalisé plusieurs  ronds-points dans notre région. Il faut dire que Philippe Blaudeau travaillait pour J-L Plé et que sa technique est la même : la mousse de polyuréthane (finition, stratification, et peinture  ... ). Vous pouvez découvrir le site internet de Philippe Blaudeau en cliquant "ICI".

La pirogue du rond-point Café a été inaugurée le 21 mai 2015 par le maire de Kourou, François Ringuet, en présence de la délégation de la communauté des villes Ariane, du maire de Macapà (Brésil), présent à Kourou dans le cadre d'un rapprochement touristique et technologique entre les deux villes, du directeur du Centre Spatial Guyanais, Bernard Chemoul, du directeur d'Arianespace Kourou, Patrick Loire, et du chef du bureau de l'Agence Spatiale Européenne. Le CNES/CSG est en effet le principal contributeur de cette œuvre très colorée dont le coût, à en croire la presse de Guyane, est de 145.000 €.

 

La pirogue du rond-point Café à Kourou (Guyane)

Ce décor symbolise la fraternité et le mélange des cultures, selon la municipalité de Kourou. Il fait très directement référence à la nation arc-en-ciel inventée par Desmond Tutu, archevêque anglican qui voulait construire en Afrique du Sud une société multiculturelle. Cette notion sera reprise et souhaitée par Nelson Mandela, premier président noir d'Afrique du Sud.

Le décollage du lanceur Ariane 5 avec l'éjection de ses gaz met en avant le développement économique principal de la ville à travers les activités spatiales, alors que les quatre rameurs représentent les différentes populations de la société kouroucienne : un bushinengué, un créole, un amérindien et un métropolitain.

On peut y voir aussi le symbole de la solidarité des différentes communautés de la ville qui se retrouvent embarquées dans le même "bateau" et qui rament dans la même direction. La pirogue peut aussi faire allusion à la manifestation des Maîtres de la pagaie qui se déroule chaque année sur le lac Bois Chaudat à Kourou. Cette course de pirogues qui rassemble des équipes masculines et féminines de toutes les communautés constitue un évènement sportif très attendu.

Si l'arche de bienvenue porte effectivement les couleurs de l'arc-en-ciel, certains y ont vu les couleurs du drapeau de la communauté lesbienne et gay. D'autres n'aiment pas du tout cette sculpture monumentale, haute en couleur, qu'ils qualifient de kitch ...

Ce rond-point Café, situé à quelques centaines de mètres du pont de Kourou, dessert les routes de Cayenne, de Saint-Laurent du Maroni et bien évidemment de Kourou. Son nom vient de la montagne (mont) du même nom qui surplombe ce giratoire.

La pirogue du rond-point Café à Kourou (Guyane)

Malheureusement et ce, depuis son inauguration en mai 2015, ce décor a fait les frais de plusieurs actes de vandalisme. Décidément, l'arche colorée de bienvenue à Kourou semble ne pas plaire à quelques uns ...

Peu après l'installation, le personnage métropolitain dans la pirogue s'était fait voler sa pagaie durant le week-end suivant l'inauguration. Quelques jours après, dans la nuit du 2 au 3 juin 2015, c'est l'amérindien qui avait disparu de la pirogue. Il fut retrouvé le même jour sur la route du Dégrad Saramaca.

En début de cette année 2016, tous les rameurs ont disparu et la pirogue est sur la point de couler. Il ne s'agit plus cette fois de vandalisme, mais d'une voiture arrivant de la route de Saint Laurent du Maroni et qui est allé tout droit dans le décor (voir la photo ci-dessous). Le conducteur qui avait perdu le contrôle de son véhicule dans la nuit du 10 au 11 janvier, a été légèrement blessé. La pirogue, les rameurs et les gaz d'Ariane 5 ont été endommagés.

La mairie a récupéré les personnages en attendant une coûteuse réparation de cette sculpture monumentale. Aux dernières nouvelles, il semble que ce sont les assurances qui prendront les frais de réparation à leur compte.

Tout a été réparé en ce mois de juin 2016 !

La pirogue du rond-point Café à Kourou (Guyane)

L'arche de bienvenue de Kourou a été réparée courant juin 2016 (Cf. photo ci-dessous)

La pirogue du rond-point Café à Kourou (Guyane)

Sources :

Sites internet (France-Guyane / Guyaweb / Ville de Kourou Facebook / JIK Infos).

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 09:40

Dans le cadre du déroulement du Festival des arts et de la culture amazonien qui s'est tenu à Cayenne du 9 juin au 10 juillet 2015, a été inauguré ce premier jour en soirée par Mme Phinera-Horth, maire de la ville, et en présence des représentants des corps constitués, le Cercle des Esclaves, place du Coq à Cayenne.

Le Cercle des esclaves est un monument réalisé par l'artiste guyanais Guy Benth, et représente une spirale symbolisant la vie, le temps, la résistance, les luttes, le marronnage, et la résilience. C'est aussi sur la place du Coq que se trouve le monument aux morts de la ville de Cayenne.

Cette place a changé plusieurs fois de nom depuis la création de la ville de Cayenne au XVII° siècle. Elle s'est appelée successivement place du Port au début du XVIII° siècle à l'époque où la ville était entourée de fortifications, puis au milieu du XIX° siècle, place du Marché, et depuis l'installation du monument aux morts en 1920, place du Coq. Celui-ci est en effet surmonté d'un coq gaulois tout à son sommet.

Depuis l'établissement de la traite atlantique au XVII° siècle, les navires négriers, comme ils étaient appelés, déchargeaient en Guyane leurs cargaisons composées de noirs africains sur cette place du Port de Cayenne afin d'y être vendus. Les esclaves étaient transférés depuis ces navires sur la terre ferme en canot car il n' y avait alors pas de quai.

Le Cercle des esclaves, place du coq à Cayenne

Il n'y avait, jusqu'à très récemment, quasiment pas de monuments dans l'Île de Cayenne, et même en Guyane, pour rappeler la douloureuse époque de l'esclavage, contrairement à d'autres anciennes colonies françaises. Il existe bien quelques lieux de mémoire, mais on ne parle ici que des monuments. Outre ce Cercle des esclaves, on peut donc citer :

- La Statue de Victor Schoelcher et du jeune esclave, élevée sur la place Victor Hugo en 1896-1897 à Cayenne par le sculpteur Etienne-Louis Barrias. Ce n'est que plus tard que cette place prendra le nom de V. Schoelcher. Le côté paternaliste de cette statue, qui était de mise à la fin du XIX° siècle, a aujourd'hui ses détracteurs car elle fait abstraction de la lutte des esclaves eux-mêmes pour leur liberté. Tout cela est vrai mais il s'agissait sans-doute, à l'époque, de valoriser le rôle primordial de V. Schoelcher dans la seconde abolition de l'esclavage. Cette statue, inaugurée le 14 juillet 1897, est classée monument historique par arrêté du 9 mars 1999.

- La Statue des Marrons de la Liberté, au rond-point Adélaïde Tablon à Remire-Montjoly, a été inaugurée le 10 juin 2008. Elle est l'œuvre de Lobie Cognac, un artiste guyanais sculpteur et peintre. Lui-même bushinengué, il a baptisé son œuvre "Fiiman" qui signifie homme libre en langue nenge-tongo. Cette statue rend hommage aux esclaves qui entrèrent en résistance, et se libérèrent eux-mêmes en s'enfuyant des habitations pour fonder de petites communautés dans la forêt.

- Le Monument des chaînes brisées, érigé en mémoire aux victimes de l'esclavage et de la traite négrière à Cayenne, est situé au bout du boulevard Mandela, côté mer, sur l'ex-place Marchoux, aujourd'hui rebaptisée place des chaînes brisées. Inauguré le 9 décembre 2011, ce monument est l'œuvre de Jean-Luc Plé, surtout connu pour ses ronds-points en métropole, mais aussi en Guyane (cliquez "ICI").

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 08:36

Le premier hydravion amerrit à Cayenne le 12 octobre 1919, dans l'Anse derrière le Palais du gouvernement, en provenance de Saint Laurent du Maroni, devant une foule enthousiaste. Outre le pilote, ce vol inaugural de deux heures était le premier de la nouvelle société des Transports Aériens Guyanais transportant trois passagers. Un premier vol d'une heure avait bien été effectué quelques jours plus tôt le 5 octobre 1919 au-dessus du fleuve Maroni à Saint Laurent par le pilote Bourillon.

Créé en juin 1919 par le Capitaine de frégate Dutertre, la société anonyme des Transports Aériens Guyanais avait son siège social au n° 13 de la rue Notre-Dame des Victoire à Paris, et son site d'exploitation à Saint Laurent du Maroni. C'est avec l'appui du gouverneur de la Guyane, M. Henri Lejeune, du ministre des colonies et du Conseil général de Guyane, que cette initiative avait pu aboutir.

Localement à Saint Laurent du Maroni, le Capitaine Dutertre et son assistant le Lieutenant de vaisseau Poulalion trouveront un appui en la personne du directeur de l'administration pénitenciaire, M. Herménégilde Tell, qui les aidera à trouver un terrain dans cette commune pénitentiaire, deuxième ville de Guyane. Il les épaulera notamment à monter, à partir de juillet 1919, un premier grand carbet pour abriter les hydravions et construire un slip de hissage puis, par la suite, des hangars en leur fournissant de la main d'œuvre constituée de forçats libérés ou en cours de peine, notamment des malgaches. Charles Dutertre devra également aménager les deux autres sites pour ses hydravions, l'un à la pointe Macouria à Cayenne et l'autre, au confluent de l'Inini et du Maroni.

Comme le Capitaine de frégate Dutertre, tous les pilotes, mais aussi nombre de mécaniciens de la société des Transports Aériens Guyanais, étaient issus majoritairement de l'armée et avaient fait en totalité ou en partie la guerre 14-18. Ils se nommaient Bourillon, Nègre, Corouge, Petit, Duramon, Réjon, Dubourg ...

Les premiers hydravions étaient des George Levy, et plus particulièrement des Levy Le Pen avec des moteurs de 220 CV, provenant de la liquidation des stocks de guerre, puis des Breguet 14 T bis à flotteurs dotés de moteurs 300 HP Renault, à coque en métal, spécialement aménagés pour cette nouvelle société guyanaise de transport aérien.

L'éphémère compagnie des Transports Aériens Guyanais (1919 - 1922)

Société anonyme au capital de 600.000 francs, la société des Transports Aériens Guyanais avait à ses débuts cinq pilotes et cinq hydravions. L'objectif officiel était "l'exploitation des lignes de pénétration à l'intérieur de la Guyane de façon à permette la mise en valeur d'un territoire extrêmement riche tant en métaux et pierres précieuses qu'en bois rares et essences de toutes sortes ...".

Aidé financièrement tant localement que par l'Etat, le Directeur-délégué Charles Dutertre, fondateur de la société, s'était expliqué en adressant un courrier au journal La Lanterne du 20 mars 1921 qui l'avait précédemment attaqué sur le montant des subventions reçues par cette société et qui dépassait largement son capital. Le sous-titre de l'article paru le 10 mars 1921 précisait : " L'Etat est généreux avec une société qu'administre M. Galmot". Ce journal politique parisien relayait un article de l'hebdomadaire le Petit Guyanais qui parlait alors de scandale en s'interrogeant sur le montant et l'utilisation de ces subventions et le rôle joué par le député de la Guyane Jean Galmot. Ce dernier, lui-même pilote d'avion, avait investi dans cette société aérienne sur laquelle il portait beaucoup d'espoir.

Dans sa réponse, Charles Dutertre en détaillait le montant exact : le total, soit 675.000 francs, portait sur les deux années 1919 et 1920, à hauteur chaque année de 30.000 francs votés par le Conseil général de la Guyane, et de 300.000 francs émanant du sous-secrétariat de l'aéronautique. Les 15.000 francs restants provenaient d'un trop-perçu sur le fret par les Douanes. Il expliquera aussi que Jean Galmot, actionnaire de la société, n'était pas intervenu pour l'obtention de ces subventions.

Dans ce même courrier, le Capitaine de frégate expliquait les raisons qui l'avaient poussé à fonder cette société de transport aérien outre-mer : La Guyane, dit-il, est de toutes nos colonies, celle qui se prête le mieux à une exploitation aérienne parce que :

- 1) Il n'y a aucun autre moyen de communication, pas de routes et pas de fleuves navigables, donc pas de concurrence ;

2) Les matières exploitées sont des matières précieuses : or, balata, essence de rose, susceptibles de payer un fret élevé ;

3) De toutes les régions équatoriales, seule la Guyane n'a jamais de tornades, ni typhons, possède un régime de vents réguliers, faibles, peu de brumes, par conséquent des conditions atmosphériques éminemment favorables;

4) Les fleuves, bien que non navigables, présentent entre leurs "sauts" de magnifiques bassins d'eau calme sur lesquels un hydro peut toujours amerrir et, en même temps, des routes visibles et faciles à suivre, par conséquent les conditions de sécurité sont aussi fortes que possibles ;

5) L'organisation des lignes aériennes en Guyane française a une répercussion énorme au Brésil, au Venezuela, et dans toute l'Amérique du sud et augmente l'expansion de l'idée française.

Les Transports Aériens Guyanais furent la première compagnie aérienne commerciale créée dans les colonies françaises.

Affiche publicitaire de la Compagnie des Transports Aériens Guyanais, datée de 1921, et réalisée par l'atelier Frip de Paris (comme celle plus haut à gauche du paragraphe)

Affiche publicitaire de la Compagnie des Transports Aériens Guyanais, datée de 1921, et réalisée par l'atelier Frip de Paris (comme celle plus haut à gauche du paragraphe)

Durant sa courte existence, la Société des TAG (Transports Aériens Guyanais) exploitera deux lignes régulières :

- Saint Laurent du Maroni - Cayenne, via Mana et Sinnamary soit 250 km.

- Saint Laurent du Maroni - Inini, via Abounamy soit 250 km.

Le gain de temps gagné par l'hydravion était considérable. En effet, il fallait compter plus de 22 jours de pirogue sur le fleuve Maroni en saison des pluies pour se rendre depuis Saint Laurent à Inini dont la distance se situe autour de 250 km. Par hydravion, la société des TAG ne mettait pas plus de deux heures. De même, la durée du voyage en bateau pour aller de Cayenne à Saint Laurent du Maroni à Cayenne était à l'époque entre 36h et 48h. L'hydravion n'en mettait que deux !

Ces deux lignes seront effectuées à raison de deux départs par semaine dans chaque sens durant la belle saison. Pendant la saison des pluies, le nombre de voyages était réduit à un par semaine. Par ailleurs, des pourparlers seront engagés avec le gouvernement de la Guyane hollandaise (actuel Suriname) pour établir une ligne régulière entre Saint Laurent du Maroni et Paramaribo. Un autre projet de la société sera de relier Cayenne à Saint Georges de l'Oyapock.

M. Henri Lejeune, gouverneur de la Guyane, prendra une Décision (N° 707 du 8 juillet 1921) fixant l'organisation du service aérien, en particulier du fret postal. Celle-ci sera publiée au journal officiel de la colonie : " Un service de transport aérien de dépêches est organisée entre Cayenne, Saint Laurent du Maroni, l'Inini et vice-versa" (article 1°).

Les tarifs pour les passagers en 1922 seront de 300 francs par personne pour un aller simple de Saint Laurent du Maroni à Cayenne, et de 500 francs pour un aller-retour. Quant au voyage de Cayenne à l'Inini, il est de 500 francs pour un aller simple et de 800 francs pour un aller-retour.

Le premier hydravion assemblé en Guyane devant le "carbet" provisoire à Saint Laurent du Maroni. En Guyane, un "carbet" est un abri en bois, souvent sommaire, couvert de palmes ou de tôles ondulées.

Le premier hydravion assemblé en Guyane devant le "carbet" provisoire à Saint Laurent du Maroni. En Guyane, un "carbet" est un abri en bois, souvent sommaire, couvert de palmes ou de tôles ondulées.

Malheureusement, un accident aérien surviendra le 14 août 1922 (1) à Saint Jean du Maroni lors d'un vol de réglage d'un hydravion Breguet sortant de montage. Cet accident, le premier depuis l'existence de la société des Transports Aériens Guyanais, causa la mort du pilote aviateur Pierre Réjon, de son frère Maurice Réjon, venu spécialement de Fort de France pour assister à son mariage, de Fénelon Canavi et de Émile Joseph, mécaniciens. Pierre Réjon devait se marier quelques jours plus tard, le 19 août, avec Mlle Alice Ho-Si-Fat.

La population civile et militaire de Saint Laurent du Maroni fera d'émouvantes funérailles. Aviateur durant la première guerre mondiale à partir de juillet 1917, le martiniquais Pierre Réjon, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, fut l'un des quatre premiers pilotes noirs militaires de l'histoire (Voir sa photo ci-dessus). Originaires de La Trinité, une rue porte encore aujourd'hui le nom des deux frères Réjon dans cette localité martiniquaise.

Outre cet accident aérien qui aggravait la situation, le bilan de la société des Transports Aériens Guyanais à la fin du mois d'août 1922 n'était guère brillant. Les résultats présentés laisseront peu d'espoir à ses dirigeants pour une poursuite de leurs activités :

Octobre 1919 - Mai 1920 : 24 voyages effectués, 5665 km parcourus, 42 passagers transportés, 0 kg de marchandises, et 0 kg de poste.

Octobre 1920 - Mars 1921: 22 voyages effectués, 5020 km parcourus, 38 passagers, 0 kg de marchandises, et 0 kg de poste.

Avril 1921 - Décembre 1921 : 69 voyages effectués, 18310 m parcourus, 56 passagers, 53 kg de marchandises et 10 kg de la poste.

Janvier 1922 - Août 1922 : 23 voyages effectués, 6231 km parcourus, 30 passagers, 0 kg de marchandises, et 0 kg de poste.

Malgré une nouvelle subvention de l'Etat en juin 1922 (Décret du 26 mai 1922) accordée dans le cadre de l'application de la convention signée le 14 mars 1922 entre le directeur du service de la navigation aérienne, représentant l'Etat, et M. Poulalion, directeur de la société, les Transports Aériens Guyanais seront mis en liquidation le 30 octobre 1922 mettant ainsi un coup d'arrêt définitif aux espoirs que cette aventure aérienne guyanaise avait fait naître !

(1) Les Annales coloniales du 07/11/1922 indiquent que l'accident aérien de Saint Jean du Maroni a eu lieu le 18 août. En réalité, cet accident est survenu le 14 août, car cette date figure en mention marginale à l'acte de naissance de Pierre Réjon à la mairie de La Trinité en Martinique. En effet, cette mention signale le décès de Pierre le 14 août 1922 à Saint Laurent du Maroni.

cliquer sur une des photos pour l'agrandir (Texte à droite : Annonce officielle de l'accident de Pierre Réjon dans le Journal officiel de la Guyane française).cliquer sur une des photos pour l'agrandir (Texte à droite : Annonce officielle de l'accident de Pierre Réjon dans le Journal officiel de la Guyane française).

cliquer sur une des photos pour l'agrandir (Texte à droite : Annonce officielle de l'accident de Pierre Réjon dans le Journal officiel de la Guyane française).

Sources :

http://www.une-autre-histoire.org/pierre-rejon-biographie/

Les Annales coloniales (1900-1949)

L'Aérophile (1893-1949)

L'Aéronautique (1919-1940)

Journal Officiel de la République Française

Hydoretro.net (Vers les Sommet - BREGUET - par Gérard Hartmann)

La Lanterne, journal politique quotidien (1873-1938)

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:03

Une balade sympa et quelque peu dépaysante à faire lorsque l'on vit en Guyane est d'aller faire un tour au Brésil, dans la petite ville d'Oiapoque (Etat d'Amapa) qui se trouve presqu'en face la commune de Saint-Georges-de-l'Oyapock le long du fleuve du même nom.

Le plus difficile est en réalité d'effectuer la distance séparant Cayenne de Saint-Georges (192 km) par la route nationale 2, car même si celle-ci est assez belle bien que sinueuse, elle est un peu monotone car l'on ne traverse aucun hameau ou village jusqu'à destination finale. On laisse en effet sur sa droite après environ 60 km la route menant au village hmong de Cacao, et plus loin après 110 km, celle sur la gauche allant à la commune de Régina.

Seul le poste de contrôle de la gendarmerie installé quelques centaines de mètres avant le pont traversant le fleuve Approuague vient nous divertir, si l'on peut dire, sur cette longue route bordée des deux côtés par la forêt amazonienne et ponctuée de nids de poule. Une vérification des papiers d'identité de tous les passagers du véhicule est alors effectuée ainsi que l'ouverture du coffre de la voiture.

Ce poste de contrôle permanent dont l'objectif est d'intercepter les clandestins (étrangers en situation irrégulière / orpailleurs illégaux) se situait auparavant au croisement de la piste de Bélizon toujours sur cette route nationale. Depuis le 1er mars 2013, il a été déplacé avant le pont de l'Approuague en direction de Saint-Georges, peu après l'embranchement conduisant à Régina.

Cette route nationale 2 est peu fréquentée même durant la journée et il est préférable de l'utiliser de jour plutôt que la nuit. Des problèmes d'insécurité ont été relevés ces dernières années sur cette route.

Entrée de l'hébergement Chácara Du Rona  depuis la ville brésilienne d'Oiapoque.

Entrée de l'hébergement Chácara Du Rona depuis la ville brésilienne d'Oiapoque.

Après 2h30 de route, nous arrivons dans le bourg de Saint-Georges-de-l'Oyapock, il faut garer son véhicule le mieux possible pour la nuit près du cimetière. C'est ce que les policiers de la PAF en poste dans cette commune nous ont conseillé. Il y a de nombreuses autres voitures déjà stationnées à cet endroit. On peut penser que des rondes sont effectuées dans la journée et la nuit car il y a eu dans le passé, à plusieurs reprises, des problèmes de vols à l'intérieur des voitures. On nous a indiqué qu'il y avait aussi quelques parkings privés surveillés moyennant la somme de 10 € pour la nuit.

Dans le bourg de Saint-Georges, il y a en permanence des piroguiers brésiliens qui attendent les clients avec leur pirogue couverte au bord du fleuve. Le prix moyen pour se rendre du côté brésilien était fin octobre 2015 de 5 € par personne pour un aller simple. Tous ces piroguiers, plus de 150, sont membres d'une association à Oiapoque et portent un numéro bien apparent sur leur maillot. Ce numéro doit permettre de reconnaître leur appartenance officielle à l'association, mais aussi de retrouver le piroguier pour vous ramener du côté français si vous voulez prendre le même et enfin, de pouvoir éventuellement le signaler si celui-ci n'a pas été correct.

C'est effectivement ce qui nous est arrivé. N'étant pas allé au Brésil via Saint-Georges depuis plus de trente ans, nous n'avions pas d'informations sur le montant de la traversée. Arrivés à Oiapoque sur la petite plage de Chácara Du Rona, là où se trouve notre hébergement, le piroguier nous a demandé 16 € par personne. Sentant la tentative d'arnaque, nous ne lui avons donné que 10 € chacun, Il n'a du reste pas protesté sur ce montant.

Ayant raconté notre histoire à Rona qui parle très bien français, celui-ci nous a dit que le prix était de 5 € par personne et non 10 €. Ayant noté le numéro de notre piroguier, Rona nous a dit qu'il informerait l'association et que celui-ci pourrait être suspendu de ses activités pendant plusieurs jours. Finalement, ayant rencontré notre piroguier par hasard dans la ville d'Oiapoque le lendemain, et l'ayant traité d'arnaqueur, ce dernier s'est engagé à nous ramener gratuitement à Saint-Georges. Il a tenu parole mais a malgré tout eu quelques mots doux sur la plage avec notre hébergeur Rona qui nous a précisé qu'il serait surprenant que ce piroguier recommence ce type d'arnaque !

Au fond, l'on aperçoit le pont reliant la Guyane au Brésil au-dessus du fleuve Oyapock.

Au fond, l'on aperçoit le pont reliant la Guyane au Brésil au-dessus du fleuve Oyapock.

Le pont reliant les deux pays est terminée depuis août 2011 mais n'est toujours pas ouvert à la circulation. La raison officielle est que les infrastructures routières du côté brésilien, en particulier la route reliant Oiapoque à Macapa, la capitale de l'Etat d'Amapa, ne sont toujours pas terminées. On parle maintenant d'une inauguration et d'une ouverture de ce pont avant les jeux olympiques qui auront lieu au Brésil début août 2016 ...

Au bout de quinze minutes de pirogue depuis Saint-Georges, et après avoir dépassé la ville d'Oiapoque sur la gauche après le pont, on arrive sur la petite plage privée de la Chácara Du Rona. Il s'agit d'un petit établissement qui comprend des hébergements et un restaurant au milieu des arbres.

Cette petite structure hôtelière dispose de plusieurs carbets où l'on peut accrocher son hamac ou d'un bungalow avec deux chambres séparées par un petit espace avec salon en bois. Chaque chambre dispose de deux lits de deux personnes, de toilettes propres et d'une douche (eau froide) ainsi que d'un petit ventilateur. Il y a des moustiquaires aux fenêtres. Quant aux carbets, vous pouvez venir avec votre propre hamac. Chaque carbet dispose de sanitaires et de douches.

Comme nous étions deux couples, nous avons opté pour le bungalow avec ces deux chambres. Notre réveil matinal s'est fait aux petits cris aigus des singes Tamarins à mains jaunes que l'on pouvait voir sauter de branche en branche et d'arbre en arbre depuis notre lit et aux cris rauques d'un couple d'aras rouges qui s'était installé dans un grand arbre à une centaine de mètres.

La cuisine est bonne et copieuse, notamment après avoir bu en apéritif une excellente Caïpirinha. La bière locale Bohemia est, de notre point de vue, elle-aussi excellente. Mais il est préférable de réserver pour être sûr d'avoir une place. Vous pouvez appeler Rona directement au téléphone (tél portable : 005596 9965 6516) car lui et sa fille parlent couramment français, ce qui est bien pratique, ou lui adresser un courrier électronique à l'adresse : rona16@uol.com.br.

Rona peut aussi vous organiser une promenade de 15 minutes en pirogue jusqu'au saut Maripa, haut lieu touristique du coin. Il s'agit d'un des plus grands sauts de Guyane avec une dénivellation d'environ 14 mètres étalée sur deux kilomètres. Il est aussi possible de s'y rendre directement en pirogue depuis Saint-Georges-de-l'Oyapock ou même en voiture. En effet, une piste de 25 km sur votre droite juste avant d'arriver à Saint-Georges vous conduit en haut du saut. S'agissant d'une piste en latérite, il est alors recommandé d'y aller en 4X4 surtout si c'est la saison des pluies ...

Quelques photos de la Chácara Du Rona :

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Oiapoque est une petite ville de 25000 habitants qui a la réputation d'être le point d'arrivée et de départ des orpailleurs illégaux venant en Guyane et aussi d'abriter un grand nombre de prostituées, l'un n'allant pas sans l'autre ! En réalité, si cela est toujours vrai, on le remarque beaucoup moins qu'auparavant. La vie est moins chère qu'en Guyane et on peut encore y faire quelques petites affaires. Il y a de nombreux commerces et autres bars-restaurants. Le marché couvert en bas de la ville près du fleuve mérite une visite.

Depuis chez Rona, le centre-ville d'Oiapoque est à environ 20 minutes à pied. Nous l'avons fait en plein cagnard sous le soleil de midi en saison sèche ... Nous sommes revenus en taxi. Il faut compter 20 reals ou 5 € pour la course. Le taxi peut même vous récupérer devant le bungalow avec chambres et vous y ramener. Il y a en effet une piste derrière chez Rona qui permet aux voitures d'accéder jusqu'aux carbets et bungalow.

Lorsque l'on se rend à Oiapoque pour une journée, il n'est pas nécessaire d'obtenir un visa. Par contre, si vous y passer une nuit, il est recommandé de se rendre peu après votre arrivée au siège de la police fédérale pour se faire délivrer un visa d'entrée. De même à votre départ, il faut retourner au même endroit pour obtenir le visa de départ. Cette démarche ne prend pas plus de dix minutes à chaque fois dès lors que vous êtes au poste de police et vous évitera quelques déboires si vous voulez revenir un jour dans cette petite ville brésilienne frontalière de la Guyane.

Quelques photos d'Oiapoque :

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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 09:12

Les vieilles colonies que sont la Guyane, la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique deviennent des départements en mars 1946, notamment sous l'impulsion de Gaston Monnerville. Ces nouveaux départements peuvent donc élire un représentant de la Chambre haute.

Depuis la Constitution de la IV° République du 27 octobre 1946, la Chambre haute est appelé Conseil de la République. Ses membres se nommaient alors les Conseillers de la République. Par une résolution adoptée le 16 décembre 1948, les conseillers de la République décident qu'ils porteront dorénavant le nom de "sénateurs, membres du Conseil de la République". Il est à noter que sous la III° République, la chambre haute du Parlement était déjà appelé Sénat.

Avec la constitution du 4 octobre 1958 instituant la V° République, on retrouve officiellement deux Chambres : le Sénat dit "Chambre haute" au Palais du Luxembourg et l'Assemblée nationale dite "chambre basse" au Palais Bourbon.

La loi organique n° 2003-696 du 30 juillet 2003 a réduit la durée du mandat des sénateurs et a réformé la composition du Sénat afin de mieux représenter la réalité démographique et les collectivités territoriales. Cette réforme de 2003, complétée par celle de 2007, a prévu un accroissement graduel de l’effectif sénatorial. Ainsi depuis 2008, la Guyane a maintenant deux sénateurs.

À la différence des élections législatives, où un élu député correspond à une circonscription, les sénateurs sont élus pour l’ensemble d’un département. Ils sont élus au suffrage universel indirect par ce qu'on appelle les grands électeurs (députés, conseillers régionaux, conseillers généraux, et des représentants des conseils municipaux).

Après avoir rédigé un article sur ce blog sur les députés de la Guyane depuis 1900 à ce jour, celui-ci est dédié aux sénateurs de la Guyane depuis la IV° République d'octobre 1946 jusqu'à aujourd'hui.

Les sénateurs de la Guyane depuis 1946 à ce jour ...

QUATRIEME REPUBLIQUE (1946-1958) :

Gaston Monnerville

Gaston Monnerville est né le 2 janvier 1897 à Cayenne et décédé le 7 novembre 1991 à Paris.

Ses parents sont originaires de Case-Pilote en Martinique ; son père était fonctionnaire de l'administration coloniale en Guyane. Boursier du gouvernement, il quitte la Guyane pour terminer ses études secondaires à Toulouse et poursuivre de brillantes études jusqu'à l'obtention d'une licence en droit, et d'une autre en lettres. Il deviendra avocat dès 1918 poursuivant en parallèle ses études supérieures afin de décrocher son titre de docteur en droit en 1921.

Sur le plan professionnel, il s'est notamment illustré en défendant avec brio les quatorze guyanais jugés pour meurtres et pillages devant la cour d'assises de Nantes en mars 1931 à la suite des émeutes étant survenues à Cayenne peu après la mort suspecte du candidat-député Jean Galmot en 1928, battu aux élections sur fond de fraude électorale. Ils seront tous acquittés.

Gaston Monnerville sera élu député de la Guyane de 1932 à 1942 comme radical socialiste puis du 21 octobre 1945 au 27 novembre 1946. Il sera aussi maire de Cayenne entre mai 1935 et novembre 1940. Il fut également nommé sous-secrétaire d'Etat aux colonies du 22 juin 1937 au 13mars 1938.

Grand résistant durant la seconde guerre mondiale, il recevra à la Libération la croix de guerre 1939-1945 et la rosette de la Résistance en récompense de son courage et de son dévouement.

Aux élections législatives de novembre 1946 en Guyane, il est battu au premier tour par René Jadfard, obtenant 3 007 voix contre 3372 à son adversaire. Alors qu'il se trouve en France et qu'il n'a pas fait acte de candidature, il est cependant élu le 15 décembre 1946 au Conseil de la République de la Guyane à l'unanimité des 10 votants.

Il représentera la Guyane au Conseil de la République (Chambre haute) de 1946 à 1948. Le 14 mars 1947, suite au décès d'Auguste Champetier de Ribes le 6 mars, Gaston Monnerville est élu à la présidence de la Haute Assemblée.

Bien que Sénateur du Lot à partir de 1948, Gaston Monnerville, loin de rompre tout lien avec l'outre-mer, reste très attaché aux questions coloniales. Il obtient notamment en 1949 le transfert au Panthéon des cendres de Victor Schoelcher et de celles de Félix Eboué.

Jules Patient

Jules Patient est né le 15 janvier 1905 à Cayenne et décédé le 27 juillet 1985 à Cayenne.

Jules Charles Eugène est le fils naturel d'Hernance Eliette Patient, âgée de 28 ans, couturière, demeurant à Cayenne. Il s'est marié le 20 septembre 1930 à Cayenne avec Dolor Espérance Solange Derbès.

Devenu instituteur puis directeur d'école publique, il sera en mai 1948 secrétaire général du syndicat des instituteurs de la Guyane. Il est aussi l'un des responsables du Mouvement de la Renaissance guyanaise, parti apparenté à la SFIO et fondé par le député René Jadfard.

Il sera élu sénateur, conseiller de la République, le 7 novembre 1948. Son mandat prendra fin le 2 juin 1952, après sa défaite contre Auguste Baudinot du rassemblement des gauches républicaines.

 

Auguste Boudinot

Auguste Boudinot est né le 27 avril 1891 à Cayenne et décédé le 12 avril 1970 à Cayenne.

Son père Ernest Boudinot, âgé de 31 ans, était gendarme à cheval et sa mère Marie Joséphine Louis Demont, 33 ans, sans profession. Auguste Frédéric est né au domicile de ses parents au numéro 67 de la rue Lallouette à Cayenne. Il s'est marié le 3 juillet 1919 à Cayenne avec Françoise Joséphine Blé.

Après des études primaires, Auguste Boudinot est mobilisé en 1915 et est blessé en 1916. A son retour, il travaille un temps à la Banque de Guyane comme chef comptable avant de devenir fondé de pouvoirs de la Maison Gougis à Saint Laurent du Maroni. Il dirigera ensuite en 1928 les agences commerciales et d'assurances d'Auguste Quintrie.

Après un séjour en Martinique, il revient en Guyane en 1936 et fonde à Cayenne la maison de commerce Boudinot. La Chambre de Commerce de Guyane l'accueillit en 1937. Il est démissionné d'office en 1940 par le gouvernement de Vichy et est rétabli dans ses fonctions après le ralliement de la Guyane aux forces françaises combattantes.

A la libération, il entre dans la vie politique et devient conseiller général du canton d'Approuague-Oyapoc le 14 octobre 1945. Il est nommé vice-président du Conseil général (1945-1948), puis président (1948-1955). Il est réélu le 2 octobre 1949 pour représenter le canton de l'Oyapoc. Il n'est pas réélu en 1955.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1948 ; il était également commandeur du Mérite et titulaire de la médaille du Combattant

Elu conseiller municipal de Cayenne le 19 octobre 1947, il en devient maire le 23 octobre jusqu'en mars 1953. Il ne sera pas réélu comme maire mais restera membre du Conseil municipal jusqu'en 1959.

Il se présente aux élections du 18 mai 1952 comme candidat sénateur au Conseil de la République contre Jules Patient. Il est élu au deuxième tour avec l'étiquette Rassemblement des Gauches Républicaines. Il recueille 38 voix sur 71 suffrages exprimés. Il est reconduit au premier tour, le 8 juin 1958, avec 40 voix sur 74 suffrages exprimés.

Battu aux élections sénatoriales du 26 avril 1959 par Georges Guéril, Auguste Boudinot se retire de la vie politique.

CINQUIÈME RÉPUBLIQUE (1958- ....) :

Georges Guéril

Georges Guéril est né le 28 octobre 1909 à l'Approuague (actuellement Regina) et décédé le 2 mars 1977 à Cayenne.

Né sur les bords du fleuve Approuague d'une famille métisse installée depuis longtemps en Guyane, Georges Judé Guéril suit des études secondaires au collège de Cayenne jusqu'à son baccalauréat avant de poursuivre une première année de droit au lycée Victor Schoelcher de Fort-de-France en Martinique.

Il fera une longue carrière comme fonctionnaire dans la douane d'abord à Saint Nazaire, puis à Paris et enfin à Madagascar. Entre-temps il effectuera une année de service militaire comme simple soldat en 1931-1932. Il revient en Guyane le 1er mars 1938 et sera affecté à Saint Laurent du Maroni à partir du 1er juillet 1939 où il exercera à la fois les fonctions de chef de bureau des douanes et de délégué du gouvernement pour le Maroni.

Comme nombre de ses compatriotes, il décide de continuer la lutte contre l'ennemi allemand dès le 19 juin 1940. Dès mars 1941, il est rétrogradé par le gouvernement de Vichy qui l'envoie d'office en France. Georges Guéril est nommé contrôleur des douanes à Marseille en mars 1942 puis est affecté en Martinique en janvier 1943.

Revenu en Guyane en septembre 1943, il fonde le Comité de résistance et de vigilance du Maroni, et crée le journal Liberté à forte tonalité gaulliste. Il est réintégré vérificateur le 20 avril 1945.

Son attitude courageuse lui vaut d'être fait chevalier de l'Etoile noire du Bénin par décret du 28 mai 1947.

Gravissant les échelons de la hiérarchie dans les douanes pour atteindre le niveau d'inspecteur central, il débute parallèlement une carrière politique. On le retrouve conseiller municipal de Cayenne le 26 avril 1953, et est réélu en 1959. Dans La Guyane républicaine où il écrit jusqu'en mars 1959, Georges Guéril signe plusieurs articles approuvant le retour du général de Gaulle à la présidence du Conseil et le référendum constitutionnel de l'automne 1958.

Le vice-président du Comité de résistance et de vigilance du Maroni soutient les candidats gaullistes à tous les scrutins qui préparent l'installation de la Ve République en 1958. Lors de sa candidature pour l'élection sénatoriale du 26 avril 1959, il est soutenu par l'Union républicaine de Guyane et par l'Union pour la nouvelle république (UNR).

Candidat isolé face à Robert Vignon, Auguste Boudinot et Roland Verderosa, il l'emportera au second tour par 42 des 78 suffrages exprimés. Le désistement de Boudinot et de Verderosa lui fait gagner l'élection.

Inscrit au groupe UNR (Union pour la Nouvelle République), il sera battu dès le premier tour le 22 septembre 1962 par Robert Vignon qui s'inscrira également au groupe UNR ... Georges Guéril sera à nouveau élu au Conseil municipal de Cayenne de 1965 à 1971.

Poursuivant sa carrière dans les douanes en Guyane, il prendra sa retraite en octobre 1974. Il sera alors nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

Robert Vignon

Robert Vignon est né le 17 novembre 1910 à Constantine (Algérie) et décédé le 9 octobre 1989 à Saint Germain en Laye (Yvelines).

Son père, directeur d'école, est originaire de l'Hérault et a épousé en Algérie une institutrice née dans les Vosges. Robert Vignon poursuit ses études secondaires à Constantine puis à Oran. Il gagne ensuite la métropole et fréquente l'Université de Toulouse tout en travaillant comme maître d'internat. Il obtient une licence en droit et une autre en lettres en 1933.

Ayant réussi le concours de chef de cabinet de préfet, il est affecté à Albi, dans le Tarn où il restera de 1934 à 1939. Nommé chef de cabinet du préfet de la Haute-Vienne au moment de la campagne de France, il poursuit sa carrière sous l'Occupation, d'abord en Vendée puis à Orléans, comme directeur de cabinet du préfet de région désigné par le gouvernement de Vichy. A la Libération, il est secrétaire général de la préfecture du Loir-et-Cher.

De décembre 1945 à juillet 1947, il est chef-adjoint du cabinet du ministre de l'Agriculture François Tanguy-Prigent. Il est ensuite nommé en Guyane à l'été 1947 où il devient le premier préfet après que le territoire soit devenu département. Passionné par l'avenir de la Guyane, Robert Vignon y restera 8 ans avant de poursuivre ses activités d'abord au cabinet du ministre de l'intérieur avant d'être nommé préfet de l'Allier. En août 1956, il est nommé préfet de Tizi-Ouzou en Kabylie. Refusant le coup d'Etat du général Salan après les évènements du 13 mai 1958, il est arrêté et transféré au camp d'Aïn-Taya.

Après le rétablissement de l'ordre en Algérie avec l'investiture du général de Gaulle le 1er juin 1958, Robert Vignon est libéré mais ne reprend pas son poste à Tizi-Ouzou. Il est mis à la disposition du ministre de l'Intérieur en juillet 1958, puis placé en disponibilité à l'automne. Il décide d'entrer dans l'arène politique en novembre 1958 lors des élections législatives en Guyane. Il est battu par Justin Catayée qui profitera de la division de la droite et notamment du refus d'Edouard Gaumont de se désister au profit de Robert Vignon qui avait cinq voix d'avance.

Robert Vignon se présente ensuite aux élections sénatoriales en Guyane du 26 avril 1959. Il est là-aussi battu par le gaulliste Georges Guéril qui est élu avec 42 suffrages contre 34 à Robert Vignon. Le canton d'Iracoubo le choisit toutefois comme conseiller général de 1961 à 1973.

Candidat une nouvelle fois aux élections sénatoriales du 23 septembre 1962 en Guyane. Robert Vignon est cette fois élu dès le premier tour avec le soutien de 40 grands électeurs guyanais sur 73. Il siègera au Sénat jusqu'en 1971 dans le groupe Gaulliste (Union pour la Nouvelle République) comme son prédécesseur Georges Guéril.

Robert Vignon est élu maire de Maripasoula, la plus grande commune de France par son étendue, de 1969 à 1976. Il ne se représente pas aux élections sénatoriales du 26 septembre 1971.

Il était officier de la Légion d'honneur.

Léopold Héder

Léopold Héder est né le 16 août 1918 à Cayenne et décédé le 9 juin 1978 à Cambo-les-bains (Pyrénées Atlantique).

Fils de négociant, il fait ses études secondaires au lycée Félix Éboué de Cayenne où il obtient le baccalauréat, puis un baccalauréat en droit en Martinique. Entre 1938 et 1940, il devient instituteur de l'école publique mais perd son poste sous le régime de Vichy. Il travaille alors dans des emplois peu qualifiés dans une usine de rhum ou sur les quais de la Compagnie Générale Transatlantique.

Après le ralliement de la Guyane aux forces françaises libres, il est nommé chef de section des services du Gouvernement en charge de la direction des services économiques en Guyane. Entre 1945 à 1950, il est attaché de préfecture puis ayant réussi un concours dans l'administration hospitalière, il devient économe des hôpitaux de 1950 à 1961, puis directeur-économe de 1961 à 1972, et enfin attaché de direction des hôpitaux.

Il débute une carrière politique en devenant député de la Guyane en juin 1962 suite au décès accidentel de Justin Catayée dont il était le suppléant depuis 1958. Il est réélu le 25 novembre 1962 à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale. Il siège au Parlement en tant qu'apparenté socialiste. Battu par Hector Rivierez lors des élections législatives de 1967, il se consacre alors à ses mandats locaux.

Elu au conseil municipal de Cayenne depuis 1963, il en devient le maire en 1965 et le restera jusqu'à son décès en 1978. Conseiller général depuis 1964 du canton de Montsinéry-Tonnégrande, il est élu président de ce Conseil entre 1970 et 1973 et restera conseiller général jusqu'à sa mort en 1978.

Candidat socialiste aux élections sénatoriales de septembre 1971 alors que Robert Vignon ne se représente pas, il est élu dès le premier tour en obtenant 76 voix sur 107 suffrages exprimés.

Atteint d'une grave maladie, il décède en 1978 alors qu'il est encore sénateur.

Henri Agarande

Henri Agarande est né le 13 septembre 1920 à Fort-de-France (Martinique) et décédé le 6 août 1983 à Cayenne.

Issu d'un milieu modeste d'origine antillaise, il poursuit des études en Guyane obtenant un brevet élémentaire puis supérieur. Il devient instituteur à la Malmanoury, un hameau aujourd'hui disparu suite à l'installation du Centre Spatial Guyanais.

Il part en congé à Paris en 1950 et s’inscrit à l’université pour préparer un certificat de sciences. A son retour en Guyane, il continue à enseigner comme instituteur au lycée Félix Éboué. Après avoir été nommé surveillant général dans ce même lycée, il deviendra directeur du Collège d'Enseignement Technique féminin Marchoux jusqu'en 1970, puis adjoint au principal du collège République. A l'ouverture du CES de la Madeleine (actuellement Paul Kapel), il est nommé directeur de ce collège.

Henri Agarande entre en politique à l'occasion de la création du Parti socialiste guyanais (PSG), fondé par Justin Catayée en février 1956. Elu en 1964 conseiller général du canton de Cayenne Sud-Est, il s'impose comme un des principaux responsables du PSG.

Au décès de Léopold Héder, il lui succède le 10 juin 1978 en application de l'article 319 du code électoral qui permet au ministre de l'Intérieur de remplacer un parlementaire décédé. Membre du groupe socialiste, Henri Agarande qui a de gros problèmes de santé depuis 1976 ne fréquente pas assidûment le sénat durant les deux années de son mandat.

Ses problèmes de santé l'obligent à abandonner le Conseil général de Guyane en avril 1980, et renonce, pour les mêmes motifs, à solliciter le renouvellement de son mandat de sénateur lors des élections du 28 septembre 1980.

Raymond Tarcy

Raymond Tarcy est né le 18 novembre 1936 à Saint Laurent du Maroni.

D'origine modeste, il fait ses études à Cayenne à partir de 1952 et obtient un baccalauréat en sciences expérimentales. Il part en métropole à Bordeaux poursuivre ses études à l'école normale d'instituteurs.

De retour en Guyane, il exercera au Petit Collège de Cayenne entre 1958 et 1960 avant d'effectuer son service militaire entre 1960 et 1962. A l'issue de sa période militaire, il est affecté à Saint Laurent du Maroni d'abord comme instituteur puis devient rapidement le directeur de l'école. Il y restera de 1962 à 1980. En 1989, il est nommé Principal du collège n° 1 de Kourou.

Parallèlement à son activité professionnelle, et alors qu'il avait adhéré jeune au Parti Socialiste Guyanais, Raymond Tarcy se présente aux élections municipales de 1971 à Saint Laurent du Maroni. Il est élu maire et le restera durant deux mandats, avant d'être battu par Léon Bertrand aux élections municipales de 1983.

Elu en 1970 au Conseil général de la Guyane pour la canton de Saint Laurent, il siègera dans le groupe du parti socialiste guyanais jusqu'en 1982. Il sera élu conseiller général de 1985 à 1994 dans le canton de Cayenne centre.

Candidat aux élections sénatoriales de 1980, il sera élu le 28 septembre et siègera au palais du Luxembourg dans les rangs du groupe socialiste. Il ne sera pas réélu en 1989.

Raymond Tarcy est décoré des Palmes académiques et est Chevalier dans l'ordre national du Mérite. Il est également membre de l'Amicale des anciens sénateurs.

Georges Othily

Georges Othily est né le 7 janvier 1944 à Cayenne.

Après avoir effectué ses études secondaires au lycée Félix Éboué de Cayenne, puis au lycée Pierre d'Ailly à Compiègne (60), il poursuit des études supérieures en obtenant une licence en droit et un diplôme de l'école de notariat de Paris. Alors qu'il est étudiant à Paris, il va présider pendant trois ans l'Association des Etudiants Guyanais (AEG).

A son retour à Cayenne, il devient le président en 1972 de la Fédération des œuvres laïques. Il organise en 1965 à Cayenne le 2ième Festival Culturel Antilles-Guyane. Durant ce festival, il publie son recueil de poèmes "Harmonie d'Ebène".

Ecrivain, il a écrit de nombreux ouvrages dont certains sur l'histoire de la Guyane. Administrateur de biens, Georges Othily se lance en politique en devenant Conseiller général du canton d'Iracoubo entre 1979 et 1985, puis Conseiller régional de 1982 à 2010. Il deviendra président du Conseil régional de 1983 à 1992. Il sera élu maire de la commune d'Iracoubo entre 1995 et 2001.

Il se présente aux élections sénatoriales en Guyane et est élu sénateur le 24 septembre 1989. Il sera réélu le 27 septembre1998 au premier tour de scrutin et siègera dans le Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Il sera aussi membre titulaire de la Haute Cour de justice entre 2001 et 2007.

Candidat pour un troisième mandat de sénateur et malgré l'augmentation de la représentation guyanaise avec un poste supplémentaire, il ne sera pas réélu le 21 septembre 2008. Cependant, après dix huit ans de mandat, il est élevé à la dignité de sénateur honoraire.

Georges Othily est Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur (Décret du 31 décembre 2009) et Chevalier des arts et des lettres (Promotion du 11/03/1986). Il est aussi membre de l'Amicale des anciens sénateurs.

Jean-Etienne Antoinette

Jean-Etienne Antoinette est né le 29 janvier 1966.

Enseignant de formation, il est élu maire de Kourou en 1996 à l'âge de 30 ans et le restera durant trois mandats jusqu'en 2014, battu par la liste conduite par François Ringuet (DVD). Il reste conseiller municipal dans l'opposition de la commune de Kourou.

Jean-Etienne Antoinette est membre du parti Walwari, fondé par Christiane Taubira et Roland Delannon à la fin de l'année 1992.

Candidat aux élections législatives de juin 2002, il est battu par Léon Bertrand (UMP), maire de Saint Laurent du Maroni qui est réélu. Il est élu conseiller régional de Guyane de mars 2004 sur la liste Walwari dont la tête de liste est Christiane Taubira et y restera jusqu'en 2010.

Jean-Etienne Antoinette est élu aux élections sénatoriales de 2008 et siègera au Palais du Luxembourg comme apparenté au groupe Socialiste. Il ne sera pas réélu aux élections sénatoriales de septembre 2014.

Par décret du 6 novembre 2015 du Premier ministre sur proposition du ministre des outre-mer , Jean-Etienne Antoinette a été nommé au Conseil Economique, Social et Environnemental pour une durée de 5 ans. Ce Conseil est actuellement présidé par Jean-Paul Delevoye, ancien ministre.

Georges Patient

Georges Patient est né le 1er avril 1949 à Cayenne.

Fils d'Yves Patient, ancien maire de la commune de Mana, et d'Eugénie Aimable, Georges Patient effectue ses études secondaires au lycée à Cayenne, et part pour Bordeaux à la faculté de droit. Il obtient une maitrise à la faculté de droit à Bordeaux et un diplôme du CESB (Centre d’Etudes Supérieures de Banque). Il rentre en Guyane et commence une carrière dans le secteur bancaire. En 1994, il s’installe en indépendant et travaille comme consultant financier.

En 1983 suite à diverses sollicitations, il se lance dans la politique et devient premier adjoint au maire de Mana. Il est élu maire en mars 1989 et est constamment réélu premier magistrat de la commune depuis cette date.

Parallèlement, il est élu vice-président du Conseil Général de la Guyane entre 1985 et 1998. Il est nommé Président de la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais entre 1994 et 2001 et est conseiller de la CCOG depuis 2001.

Il se présente avec succès aux élections sénatoriales de 2008 en Guyane et siège dans le groupe Socialiste. Il sera réélu aux élections suivantes de septembre 2014.

Depuis le 26 avril 2013, il est Président de l’Intergroupe parlementaire des outre-mer. Il est aussi vice-président du Conseil représentatif des français d'outre-mer (CRFOM).

Georges Patient est Chevalier du Mérite agricole et Chevalier de l’Ordre national du Mérite.

Antoine Karam

Antoine Karam est né le 21 février 1950 à Cayenne.

Fils d'Eliasse Karam, fonctionnaire d'origine libanaise, et de Mme Victoire Mathurin, d'origine Sainte Lucienne, Antoine Karam poursuit des études secondaires au lycée Félix Éboué à Cayenne puis en métropole. A l'issue de ses études supérieures, il revient en Guyane avec une maîtrise d'histoire.

Sur le plan professionnel, il a enseigné dans plusieurs collèges et lycées de Cayenne entre 1975 et 1998, notamment au collège Paul Kapel. Il a aussi été chargé de mission au rectorat de la Guyane en 2002 et 2003. Puis, il est devenu professeur d'histoire à l'Institut d'Etudes Supérieures de la Guyane à partir d'octobre 2003.

Antoine Karam commence une carrière politique en étant élu au Conseil municipal de Cayenne en 1977 et y restera jusqu'en 2002. Il occupera durant toute cette période différentes fonctions comme Adjoint au maire.

En 1975, il sera membre de la direction de l'Union des Travailleurs Guyanais (UTG) jusqu'en 1981. Membre du Parti Socialiste Guyanais, il en sera le secrétaire général de 1989 jusqu'en 1993, puis une nouvelle fois en 2003 jusqu'en 2011. Il était suppléant du député Elie Castor de 1988 à 1993.

Conseiller Régional de 1983 à 1986, il sera également élu au Conseil général du canton Nord-Est de Cayenne de 1985 à 2015. Il est surtout resté Président du Conseil régional de la Guyane de 1992 à 2010. A ce titre, il demeure Président honoraire de ce Conseil.

Candidat aux élections sénatoriales de septembre 2014, Antoine Karam a été élu, battant largement Jean-Etienne Antoinette au second tour. Il siège au Palais du Luxembourg dans le groupe Socialiste et Républicains.

Antoine Karam a reçu plusieurs distinctions : Officier de l'ordre de la cruzeiro do soul (distinction du brésil) - Chevalier de l'Ordre National du Mérite (Décret du 24 juin 1993), - Médailles d'Argent et de Bronze de la Jeunesse et des Sports, - Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur (Décret du 31 décembre 2012).

Sources :

http://www.senat.fr/

http://www.redris973.fr/

Wikipedia

https://www.cr-guyane.fr/

http://www.georgespatient.fr/

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 10:47

Lors d'un article précédent sur ce blog, nous évoquions l'activité du sculpteur Jean-Luc Plé, dernièrement baptisé le "Rodin des ronds-points" dans un article du Nouvel Obs daté du 22 juillet 2015. Il en a en effet réalisé un très grand nombre de sculptures monumentales sur des ronds-points, notamment en métropole, mais aussi quelques unes en Guyane. Dans ce petit article accessible en cliquant "ICI", je décris ce que j'ai personnellement appelé " les ronds-points animaliers " de Jean-Luc Plé.

Mais si sa première œuvre en Guyane fut le Monument des chaînes brisées situé sur la place renommée à cette occasion Place des chaînes brisées, en front de mer tout au bout du boulevard Nelson Mandela à Cayenne, et inauguré en décembre 2011.

Préalablement à l'installation de la statue, la mairie de Cayenne avait déjà voulu honorer, dans le cadre du cinquantenaire de la mort de Justin Catayée, une portion de l'avenue entre le rond-point communément nommé rond-point des trois races et le rond-point Padovani dit rond-point de la Madeleine, en les dénommant Avenue et Place Justin Catayée.

L'inauguration de ces dénominations, présidée par Mme Marie-Laure Phinera-Horth, maire de Cayenne, avait eu lieu le vendredi 29 juin 2012 en présence de Jean et de Patrice, fils et petit-fils de Justin Catayée. Rappelons qu'une rue (ex rue Voltaire) du centre-ville, un collège, et un pont portent également son nom à Cayenne.

Il ne restait donc plus qu'à installer une statue de J. Catayée sur ce rond-point comme l'avait déclaré Mme le maire de Cayenne lors de cette inauguration du 29 juin 2012.

La statue de Justin Catayée à Cayenne

Commandée par la mairie de Cayenne, la statue a été réalisée dans les ateliers de Jean-Luc Plé en Charente-Maritime selon sa technique habituelle. Ces sculptures sont en effet fabriquées en mousse de polyuréthane puis stratifiées avec de la résine et de la fibre de verre, selon le modèle des coques des bateaux. Enfin, après différentes couches de peinture, elles reçoivent une dernière pellicule de protection anti-UV. Garanti sans entretien particulier, ces sculptures monumentales semblent intéresser nombre de municipalités car elles sont moins chères que des œuvres en bronze même si elles résisteront, de toute évidence, beaucoup moins à l'usure du temps !

Cette sculpture monumentale a été inaugurée le samedi 22 juin 2013 par Mme Phinera-Horth, en présence de nombreuses personnalités dont Mme Christiane Taubira, ministre de la justice, Mr Gabriel Serville, député de la première circonscription de la Guyane, Mr Jean-Pierre Roumillac, maire de Matoury et président de l'association des maires de Guyane, Mr Raymond Saint Louis Augustin, maire de Fort-de-France, Mr Antoine Karam, conseiller général du canton Nord-Est, de Mme Evelyne Ho Coui Youn du Conseil régional, de Mr Denis Rolland, recteur de l'Académie de Guyane et des représentants de la Préfecture et du Conseil municipal de Cayenne. La famille Catayée était aussi présente, et en particulier son fils Jean.

Cette manifestation d'inauguration qui s'est déroulée 51 ans jour pour jour après le crash de l'avion d'Air France qui ramenait Justin Catayée en Guyane le 22 juin 1962, avait débuté par une messe célébrée par Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Guyane.

La statue de Justin Catayée à Cayenne

Fils de parents martiniquais, Justin Catayée naît à Cayenne le 30 mai 1916. Son père comptable dans une entreprise commerciale est contraint de regagner la Martinique pour raisons de santé. C'est donc en Martinique que Justin Catayée finira ses études secondaires et passera son baccalauréat. En 1939, il veut s'engager dans l'armée française mais est réformé pour cataracte traumatique à l'œil gauche. Il parvient finalement à s'engager au début de l'année 1942 et intégre au printemps 1943 l'école militaire de Cherchell en Algérie comme élève aspirant, école qu'il quittera volontairement en juin 1943 pour aller combattre dans l'armée de libération. Le 8 octobre 1944, il est gravement blessé lors de la bataille de Belfort et sera alors élevé au grade de sergent-chef. Il recevra la croix de guerre 1939-1945 et la médaille militaire.

Démobilisé en juillet 1945, Justin Catayée poursuivra des études de mathématiques à Bordeaux. Ayant obtenu une licence, Justin Catayée qui souhaitait revenir en Guyane, obtiendra un poste de professeur de mathématiques au lycée Félix Éboué de Cayenne.

C'est à partir de son retour que débutera véritablement son engagement dans la vie politique guyanaise. Outre son initiation à la franc-maçonnique dans la loge la France Equinoxiale de Cayenne, il se prononcera dès le début des années 1950 en faveur d'un nouveau statut pour la Guyane contre une logique d'assimilation. Il deviendra membre du Conseil municipal de Cayenne lors des élections de début mai 1953.

Après la dissolution de l'assemblée nationale par Edgar Faure et la réélection du gaulliste Edouard Gaumont aux élections législatives de janvier 1956 en Guyane, Justin Catayée qui était alors en métropole pour des problèmes de santé revient en Guyane, démissionne de son mandat de conseiller municipal et fonde le Parti Socialiste Guyanais pour en devenir rapidement le secrétaire général.

Ayant finalement décidé de voter pour le "oui" au référendum sur la Vème république lors du scrutin du 28 septembre 1958 après avoir rencontré André Malraux qui s'était déplacé en Guyane, Justin Catayée se portera candidat aux élections législatives de novembre 1958. Il l'emportera au second tour avec 40,9 % des voix face à Robert Vignon, ancien préfet de la Guyane et Edouard Gaumont.

Il siègera parmi les non-inscrits à l'Assemblée Nationale jusqu'à sa mort survenu le 22 juin 1962 dans le crash de l'avion sur les contreforts de la colline de Deshaies en Guadeloupe.

La statue de Justin Catayée à Cayenne

Alors qu'il se trouvait en pleine session parlementaire, Justin Catayée apprend qu'une manifestation organisée par le Front Démocratique Guyanais doit avoir lieu le 25 juin 1962 à Cayenne afin de protester contre la sévère répression menée par le préfet de Guyane René Erignac (père de Claude, préfet de Corse, assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio) suite à une manifestation qui s'était tenue le 14 juin 1962 contre l'implantation en Guyane de la Légion étrangère.

Justin Catayée décide alors d'écourter son séjour et de rentrer rapidement en Guyane pour participer à la manifestation du 25 juin. Malheureusement, le Boing 707-331 d'Air France baptisé Château de Chantilly dans lequel il avait pris place le 22 juin 1962 s'écrase sur la colline de la commune de Deshaies à 4h30 peu de temps avant son atterrissage sur l'aéroport de Pointe à Pitre (Guadeloupe).

Il n'y eut aucun survivant parmi les 103 passagers et les 10 membres d'équipage de ce vol AF 117 qui reliait Paris à Santiago du Chili via Lisbonne et les Açores. Outre le député Justin Catayée, il y avait aussi à bord de l'avion un militant autonomiste guadeloupéen Albert Béville, connu comme écrivain poète sous le nom de Paul Niger.

La présence de ces deux fortes personnalités et l'absence d'explications techniques claires sur les causes de ce crash donnent encore lieu, aux yeux de quelques uns et plus de cinquante ans après cette tragédie, à la thèse d'un attentat ou d'un sabotage. D'ailleurs, un nouvelle commission d'enquête présidée par l'historien Benjamin Stora et créée par arrêté ministériel le 22 avril 2014 notamment sur cet évènement, mais aussi sur deux autres manifestations sanglantes de décembre 1959 en Martinique, et de mai 1967 en Guadeloupe, a été mise en place au début de l'année 2015.

En novembre 2016, la commission d'enquête présidée par Benjamin Stora a invalidé la thèse de l'attentat en ce qui concerne le crash de l'avion (Vol 117). Le rapport d'enquête de l'époque a, en classifiant ce rapport "Secret", rajouté de la consistance à cette thèse. C'est un ensemble de circonstances malheureuses qui ont abouti à ce drame : - responsabilité de l’équipage du Boeing 707, - insuffisances des services au sol en Guadeloupe, - ainsi que les manquements de la compagnie nationale ...

 

 

Sépulture de Justin Catayée au cimetière de Cayenne

Sépulture de Justin Catayée au cimetière de Cayenne

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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 12:12

Créé le 13 septembre 2011 par l'ancien ministre de la culture Frédéric Mitterrand, le label "Maisons des Illustres" signale par un logo spécifique (voir l'image ci-dessous) à l'attention du public les lieux dont la vocation est de conserver et de transmettre la mémoire des femmes et d'hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans l'histoire politique, sociale ou culturelle de la France.

Les Maisons des Illustres constituent un ensemble patrimonial composé de différents édifices (appartements, maisons, domaines, ateliers ...) situés aussi bien en métropole que dans les territoires ultra-marins, et dont le ministère de la culture et de la communication entend faire reconnaître la valeur culturelle.

Le label est attribué aux maisons qui ouvrent leurs portes aux visiteurs plus de quarante jours par an et qui n'ont pas pour objectif une finalité essentiellement commerciale. Attribué pour cinq ans, il est renouvelable sur demande selon une grille de critères conformes à la charte du label.

L'attribution du label "Maisons des Illustres" garantit un programme culturel de qualité avec l'organisation de manifestations régulières, la présentation d'un contenu muséographique original et authentique. Ces lieux labellisés doivent notamment être accessibles à un public scolaire et aux personnes en situation de handicap.

Chaque année, et ce depuis 2011, une nouvelle campagne de labellisation est lancée et les dossiers de candidature sont examinés par la direction des affaires culturelles de la région concernée qui juge de leur pertinence, puis adressés au ministère de la culture et de la communication, pour être enfin analysés par la commission nationale d'attribution du label "Maisons des Illustres".

A ce jour, plus de 200 maisons ont été labellisées. En Guyane, trois édifices possèdent ce label "Maisons des Illustres" depuis 2011 : La maison-musée Félix Eboué à Cayenne, la maison-musée Alexandre Franconie également à Cayenne, et la maison de la sœur Anne-Marie Javouhey à Mana.

Édifices labellisés "Maisons des Illustres" en Guyane

Maison-musée Félix Éboué à Cayenne

Félix Éboué était un administrateur colonial, un résistant de la première heure durant la seconde guerre mondiale et un homme politique. Né le 26 décembre 1884 à Cayenne, fils d'Yves Urbain Éboué et de Marie Joséphine Léveillé, il poursuivra de brillantes études à Cayenne aboutissant à l'obtention d'une bourse en octobre 1901 qui lui permettra de poursuivre ses études au lycée Montaigne de Bordeaux. Après avoir obtenu son baccalauréat es-lettres, il se rendra à Paris pour mener de front des études à la faculté de droit où il obtiendra sa licence en 1908, et à l'école coloniale d'où étaient issus à l'époque l'élite des administrateurs de la France d'outre-mer.

Située à l'angle des rues Christophe Colomb et Félix Éboué à Cayenne, la maison a été construite par Yves Urbain Éboué sur un terrain qu'il avait acheté le 23 juillet 1883. Elle comporte un rez-de-chaussée, un étage et, comme toutes les maisons créoles de Cayenne à l'époque, une cuisine dans la cour.

A son décès, il lègue la maison à sa veuve et à ses enfants. Son épouse Marie Joséphine Léveillé décèdera à son tour le 23 mars 1926 et la maison sera alors vendue par les héritiers aux demoiselles Merckel. Celles-ci la cèderont aux enfant Lony en 1929. Maurice Bernardine Lony épouse Bertrand en deviendra l'unique propriétaire le 8 mai 1848 jusqu'à son achat le 20 février 1989 par le Conseil général de Guyane.

Occupée un temps par l'Office de l'eau, la maison natale de Félix Éboué fera l'objet d'importants travaux de restauration en 2012 pour finalement être transformée en musée, avec en particulier la présentation de nombreux objets lui ayant appartenu. Ce musée sera officiellement inauguré et ouvert au public le mardi 18 juin 2013.

Labellisée "Maison des Illustres" en 2011, cette maison-musée, sous tutelle du musée départemental Franconie, est dédiée à la vie et à l'histoire de ce grand homme.

Informations pratiques : Musée Félix Éboué, 102 rue Christophe Colomb, 97300 Cayenne. Téléphone : 05 94 29 59 13.

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Maison-musée Alexandre Franconie à Cayenne

Humaniste et érudit, Alexandre Franconie est le descendant d'une riche famille de négociants installés en Guyane depuis le XVIII° siècle. Né le 3 juin 1808 à Cayenne, fils d'Antoine et d'Elisabeth Duclos, Alexandre se mariera le 27 juillet 1853 à Cayenne avec Marie Geneviève Gertrude, mulâtresse, qui décèdera le 18 mai 1858 à Cayenne à l'âge de 42 ans.

Le couple aura deux fils, Frédérick Elie, né le 3 juin 1833 à Cayenne, négociant - qui fut maire de la ville entre juillet 1880 et juin 1882 - et Paul Gustave, né à Cayenne le 14 janvier 1845. Ce dernier, peu intéressé par le négoce, mènera une belle carrière politique puisqu'il deviendra député de la Guyane de 1878 à 1898, puis de 1906 à 1910 soit durant 23 ans. Les deux fils Franconie ne seront reconnus officiellement par le couple que le jour de leur mariage le 27 juillet 1853.

Alexandre décèdera à Cayenne le 20 septembre 1873 à l'âge de 65 ans dans la grande maison de style créole de la famille Franconie située au numéro 1 de la rue de Choiseul (actuelle avenue du Général de Gaulle), et qui deviendra le musée départemental et la bibliothèque portant son nom.

Construit entre 1824 et 1842 par la famille Franconie, cet immeuble est construit en U avec un petit jardin intérieur. Il est posé sur un socle de 1, 60 m fabriqué de moellons en pierre et en briques. Le bâtiment est bâti sur une ossature en bois avec un remplissage en briques. Les parois des murs sont des planches montées à clin. A l'époque, le magasin, très grand, était au rez-de-chaussée et l'habitation se situait à l'étage.

Gustave vendra la maison familiale devenue aujourd'hui musée départemental Alexandre Franconie à l'administration. Conformément au testament de son père, il fera don en 1883 de la bibliothèque de son père, et de différents objets lui ayant appartenu, à la colonie.

Labellisée "Maison des Illustres" en 2011, cette maison-musée, propriété du département, est aussi classée Monument Historique par arrêté du 14 février 1986.

Informations pratiques : Musée départemental Alexandre Franconie, 1 avenue du Général de Gaulle, 97300 Cayenne. Téléphone : 05 94 29 59 13.

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Maison de la Soeur Anne-Marie Javouhey à Mana

Née le 10 novembre 1779 à Jallanges en Côte d'Or, fille de Balthazar et de Claudine Parisot, Anne Javouhey, et ses trois autres sœurs deviendront religieuses le 12 mai 1807 dans l'église Saint-Pierre de Chalon. Anne deviendra sœur Anne-Marie en religion, Pierrette née en 1785 sera nommée sœur Marie-Thérèse, Marie-Françoise née en 1787 s'appellera sœur Marie-Joseph, et la plus jeune Claudine, née en 1790 choisira le nom de sœur Rosalie.

Anne-Marie est la fondatrice de la congrégation qui prendra le nom des sœurs Saint Joseph de Cluny le 29 mai 1812, premier ordre des religieuses missionnaires en France. En effet, au fil des années, la congrégation qui a pour but principal l'éducation s'implantera sur les cinq continents. A partir de 1817, les premières religieuses s'installeront à l'Île Bourbon (ancien nom de l'île de la Réunion jusqu'à la révolution), puis au Sénégal en 1821, en Guinée, en Martinique et en Guyane en 1822, et en Guadeloupe en 1823 ...

Anne-Marie Javouhey elle-même arrivera en Guyane fin août 1828 et édifiera à Mana un établissement agricole avec, durant les deux premières années, l'aide financière du gouvernement. Elle dispensera une instruction générale et professionnelle aux esclaves, en récupérant jusqu'à 520 qui travaillaient alors à Cayenne, et en les préparant progressivement à la liberté. En 1838, elle présidera l'émancipation de 185 d'entre eux et 85 familles recevront un demi-hectare de terre en totale propriété.

Ayant quitté la Guyane en juin 1843, les relations de la Congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny en Guyane se détériorèrent quelque peu, aboutissant à la reprise en main le 1er janvier 1847 de l'Etablissement de Mana par l'administration coloniale (Arrêté concernant l'établissement de Mana du 22 décembre 1846).

Bien que la Mère Anne-Marie Javouhey n'ait jamais habité cette maison des sœurs de Mana, car elle fut construite en 1845 (Cf. base Mérimée), elle n'en demeure pas moins un symbole majeur de l'abolitionnisme en Guyane porté par une personnalité hors du commun. Elle décédera le 15 juillet 1851 à Paris. La Révérende mère sera béatifiée à Rome par le Pape Pie XII le 15 octobre 1950.

Propriété de la congrégation Saint Joseph de Cluny, la maison des sœurs de Mana est classée Monument Historique par arrêté du 22 septembre 1987 et a été labellisée "Maison des Illustres" en 2011. Elle a fait l'objet d'une importante restauration aussi bien intérieure que des façades extérieures entre février et décembre 2010.

Informations pratiques : Maison de sœur Anne-Marie Javouhey, Communauté Saint-Joseph, 1 rue Patrice Bourguignon, 97360 Mana. Téléphone :05 94 34 82 70.

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Sources :

Sites du Ministère de la culture de de la communication ( Maisons des Illustres, base Mérimée).

Bulletins officiels de la GF.

Sites du Conseil Général de la Guyane (https://bibliotheques.cg973.fr/).

Site du Comité National pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage (CNMHE).

Maison natale de Félix Eboué (http://musee.cg973.fr/ws/collections/app/report/le-musee.html?id=5).

Archives Nationales d'Outre-Mer (ANOM).

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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 10:30

Si l’on habite Saint Laurent du Maroni, ou en simple visiteur, il est quasiment impossible de ne pas avoir vu ou remarqué l’imposante statue du bagnard qui s’élève au bord du fleuve Maroni, à côté de l’office du tourisme, et non loin de l’entrée du Camp de la Transportation.

Habitant la Guyane depuis de nombreuses années, j’avais bien évidemment, et comme tout le monde oserais-je dire, admiré cette sculpture monumentale et l’avais photographié à chacune de mes visites dans cette ville, m’interrogeant sur son histoire …

Quelques recherches sur Internet me permirent cependant, et rapidement, d’obtenir quelques informations complémentaires sur le « coupable » de cette magnifique sculpture en bronze. Il s’agit de Bertrand Piéchaud, un artiste bordelais qui, dois-je l’avouer, m’était jusqu’à présent totalement inconnu. Son nom figure d’ailleurs dans un coin sur la plaque de bronze.

Son site Internet sur Artabus (https://www.artabus.com/french/piechaud/) nous donne une idée de ses multiples talents car l’homme est à la fois peintre, graveur et sculpteur. Quelques-unes de ses œuvres sont exposées sur son site.

La statue du bagnard à Saint Laurent du Maroni (Guyane)

Malgré mes recherches, je n’ai rien trouvé sur Internet si ce n’est le nom donné à cette sculpture par les touristes qui, sur leurs blogs, légendent la photographie de différents noms comme « Le penseur » ou « Le désespéré », mais celui qu’on retrouve le plus souvent est « La peine du bagnard » …

Finalement, je décidais d’envoyer un mail à l’auteur avec quelques questions, espérant qu’il m’éclaire quelque peu sur son histoire. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir dès le lendemain une réponse de Bertrand Piéchaud me remerciant de l’intérêt que je portais à sa sculpture et me demandant de lui communiquer mon numéro de téléphone afin qu’il me raconte l’histoire de la statue !

Dès le lendemain, je recevais un coup de fil d’un homme qui m’apparût, d’emblée, d’une grande amabilité et qui me parlait de son attrait pour Saint Laurent du Maroni, de la gentillesse du maire Léon Bertrand, de son bonheur de se promener sur le fleuve à bord d’une pirogue … Bref, il me parlait de tout, et occasionnellement, lorsque je revenais à mon questionnement sur la statue, me dévoilait par bribes les circonstances ayant abouti à la réalisation de cette œuvre et à son installation sur les bords du Maroni.

Voilà ce que j’en ai retenu …

La statue du bagnard à Saint Laurent du Maroni (Guyane)

Venus passer quelques jours de congés courant 1991 avec son épouse Marie pour venir voir leur fils David qui vit sur un bateau dans la région de Saint Laurent, et alors qu’ils étaient attablés en famille dans un bistrot du coin – sa belle-fille Jeannette, une authentique femme du fleuve de l'ethnie Paramaca, m’a-t-il alors précisé, et qu’il aime beaucoup, sait aussi manier la pirogue avec dextérité - il émit l’idée de faire une sculpture pour cette ville qu’il admirait tant. Son fils lui répondit que si sculpture il voulait faire, ce ne pouvait être dans cette ville de Saint Laurent que la statue d’un bagnard …

Aussitôt dit aussitôt fait, la nuit même dans sa chambre d’hôtel, Bertrand Piéchaud dessinait les contours de la statue, esquisse qui, en réalité, n’évoluera pas et deviendra, après bien des péripéties et autres aléas, la statue que chacun peut aujourd’hui admirer.

Le lendemain même, il se présentait à la mairie et rencontrait le maire Léon Bertrand - un homme affable et fort sympathique (sic) - pour lui présenter son projet et lui montrer l’ébauche de sa future sculpture. Léon Bertrand accepta aussitôt et le projet devint ainsi réalité.

Comme toute œuvre, le monument fut d’abord réalisé en plâtre dans l’atelier bordelais de l’artiste, avant d’être coulé en bronze dans une fonderie appartenant à l’un de ses amis médecins.

Cette pièce en bronze fut tirée par Laurent inquimbert, fils de l'ami médecin dont le nom est Philippe Inquimbert, un des premiers "amateurs éclairés" à retrouver les gestes et techniques de la fonderie d'art à cire perdue. Quant à Laurent Inquimbert, il créa la "Fonderie du Barrou" d'où a été tirée la statue du bagnard de St Laurent-du-Maroni. Celui-ci est maintenant fondeur dans le Var, à l'atelier "ATELIER960" et est l'un des deux meilleurs ouvriers de France (fondeur d'art statuaire, cire perdue). Vous pouvez consulter son site : www.inquimbert.com.

La statue du bagnard à Saint Laurent du Maroni (Guyane)

Interrogé sur les dates de réalisation, d’expédition et d’installation de la statue à Saint Laurent du Maroni, Bertrand Piéchaud a dû faire appel à son épouse Marie qui, m'a-t-il semblé, assure officieusement les fonctions de documentaliste au profit de son artiste de mari dont la chronologie ne constitue pas, à juste raison, le plus important dans ses œuvres …

Toujours est-il que j’ai pu apprendre, grâce aux extraits d’articles de presse conservés précieusement par son épouse, que la statue avait quitté Bordeaux par bateau le 13 avril 1993, qu’elle était arrivée en Guyane le 19 juin 1993 et à Saint Laurent du Maroni le 21 juin. Le maire Léon Bertrand présentera la sculpture au public Saint Laurentais à la mi-août 1993.

Bertrand Piéchaud, un artiste internationalement reconnu qui a exposé dans de nombreuses villes du monde, a également réalisé deux autres sculptures liées à la Guyane : Les trois enfants à Saint Laurent du Maroni et le buste de Guillaume Seznec.

Disons-le tout de suite, et pour reprendre une expression que j’ai adoptée il y a bien des années pour distinguer un type sympathique d’un autre : « j’irai bien boire un verre avec lui » ! Bertrand Piéchaud fait sans aucun doute partie de ces hommes charmants, simples et, à l’en croire la presse bordelaise, discret. Nous pourrions ainsi, attablés au bord d’une terrasse de la plus belle ville de Guyane, parler de l’air du temps, de la beauté des femmes, de la Guyane si attachante, de la vie à Saint Laurent, mais aussi du temps qui passe … vite, trop vite !

La statue du bagnard à Saint Laurent du Maroni (Guyane)

Sources :

Conversation avec Bertrand Piéchaud, et support de son épouse Marie.

Site Internet : (www.bertrandpiechaud.fr/)

Echange de mails avec Laurent Inquimbert (fin octobre 2016)

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2 octobre 2015 5 02 /10 /octobre /2015 15:22

L'hôpital Jean Martial, situé au numéro 2 de l'avenue Léopold Héder et au 9 de la rue Fiedmont à Cayenne, tombait progressivement en ruine depuis son abandon en 1991 comme centre hospitalier. Le Conseil général l'utilisa jusqu'en 1995 pour y abriter certains de ses services. Inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques par arrêté du 9 décembre 1992, un nouvel arrêté du 22 avril 2013 le classe Monument Historique dans sa totalité, y compris son sous-sol.

Eu égard à l'emplacement de ce site qui est en prolongement de la place des Palmistes, et à son caractère historique, de nombreux projets de réhabilitation ont été envisagés mais sans qu'aucun d'entre eux n'aboutisse. Ce ne sera finalement que le 3 septembre 2010 qu'une convention-cadre sera signée entre le Conseil Régional, le Conseil Général, propriétaire du site, et l'Etat (Ministère de la Culture) avec comme objectif de restaurer et de valoriser le site de l'ancien hôpital Jean Martial pour y créer la Maison des Cultures et des Mémoires de la Guyane. L'originalité de cette convention réside dans son montage financier puisque la parité est totale entre les trois signataires.

Cette convention a aussi permis de réaliser les premiers travaux de conservation comme les toitures en tuiles des deux bâtiments principaux, la réfection des charpentes et la construction d'une dalle de béton sous les toitures. Le projet complet est estimé à environ 50 millions d'euros répartis entre les deux sites que sont l'ancien hôpital Jean Martial (29 millions) et le nouveau site du Moulin à vent en cours de construction à Remire-Montjoly situé près de RFO, face à la mairie.

L'ancien hôpital Jean Martial abritera le musée départemental, le musée des cultures guyanaises, les archives départementales, une cinémathèque, des expositions temporaires et permanentes, le dépôt des fouilles archéologiques et un espace dédié aux enfants. Quant au site du Moulin à vent de Remire-Montjoly, il comprendra des salles de lecture des archives, un atelier de restauration, des magasins et les réserves des musées.

Déjà le 24 octobre 2014 avait été inauguré l'Espace culturel Joseph Ho-Ten-You dans le Pavillon séparé par le porche d'entrée de l'ancien hôpital, en hommage à l'ancien président du Conseil général. Cet Espace de plus de 400 m2, qui préfigure la future Maison des Cultures et des Mémoires de la Guyane, abrite des expositions temporaires des fonds patrimoniaux appartenant aux différents musées de la Guyane.

Rappelons que Joseph Ho-Ten-You décédé le 31 août 2014 à l'âge de 72 ans, chirurgien-dentiste de profession, avait été conseiller général du canton de Remire-Montjoly depuis le milieu des années 80 et conseiller municipal. Il fut président du Conseil général entre 2001 et 2004.

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Jean Martial, médecin militaire

Le nom de Jean Martial, médecin militaire ayant le grade de lieutenant-colonel, a été donné à cet hôpital lors d'une inauguration le 18 juin 1946 en présence du gouverneur Jean Peset, de Gaston Monnerville, et des autorités civiles et militaires. Originaires de la Guyane, Jean Martial et Gaston Monnerville étaient non seulement de la même génération mais ils étaient aussi amis. Ils ont fait tous les deux leurs études à la même époque au collège de Cayenne, puis à Toulouse, tout en poursuivant des chemins professionnels différents.

Jean Raphaël Olivier Eugène Martial est né le 28 mai 1896 à Cayenne au domicile de ses parents, rue des remparts. Il est le fils de Léon Mirtil Martial qui avait alors 27 ans et était employé au télégraphe, et de Pauline Victoire Caroline Monrose, 25 ans, sans profession. Jean Martial aura six autres frères et sœurs : Charles ( 1895-1942), Emilie (1897- 1985), Victor (02/1900-08/1900), Armande (1901-1982), Léonie (1903-2003) et Rose (1908-1934).

Il est à noter que ses parents Léon Martial (né le 13 novembre 1868 à Sainte Anne en Guadeloupe / décédé le 16 janvier 1949 à Aix-en-Provence) et Caroline Monrose (née le 17 novembre 1869 à Cayenne / décédée le 8 février 1955 à Aix-en-Provence) deviendront tous les deux instituteurs. Déjà, lors de la naissance de sa fille Emilie en novembre 1897, Léon avait embrassé la profession d'instituteur. On retrouve ainsi la trace de leur mutation commune à l'école primaire d'Iracoubo en 1913 (Décision du 13 octobre 1913 portant mutations dans le personnel de l'Enseignement primaire). En septembre 1916, ils reviennent tous les deux à Cayenne.

Après de brillantes études au collège de Cayenne, Jean Martial poursuit ses études supérieures à Toulouse. Il participe à la première guerre mondiale dans les troupes des tirailleurs sénégalais. Ayant intégré l'école de santé de la marine en 1920, il obtient son diplôme de docteur en médecine en 1922.

Affecté en Afrique occidentale française, puis en Indochine, on le retrouve chef du service de santé de la côte française des Somalis en 1939. Jean Martial meurt du Typhus le 18 juin 1939 à Djibouti à l'âge de 44 ans. Il était détenteur de nombreuses distinctions honorifiques : Chevalier de l'Ordre de l'Etoile noire en 1928, Chevalier de la légion d'honneur en 1931 et Chevalier de l'Ordre du Dragon d'Annam en 1936.

Marié le 1er juin 1933 à Paris avec Simone Marie Binkert (née le 17 février 1906 à Montélimar / décédée le 1er avril 2000), Il aura trois enfants nés à Lang-Son au Vietnam : Philippe (1934) et les deux sœurs jumelles Claudine et Brigitte (1936).

Autres photos de l'ancien hôpital Jean Martial aujourd'hui

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Historique de l'hôpital de Cayenne au XVIIe et XVIIIe siècle

Un premier "hôpital" avait été sommairement construit en 1698 mais détruit par un incendie : "Ainsi la ville de Cayenne compte, en 1698, un hangar recouvert de feuilles de palmiers, pompeusement appelé l’hôpital" (A. Henry)". Celui-ci fut reconstruit en pierre dans les années 1716-1717, sous le gouverneur Claude Guillouet, seigneur d'Orvilliers, capitaine de frégate, à l'emplacement des anciennes douanes en direction de l'actuel vieux port, bâtiment aujourd'hui réhabilité et occupé par la Direction des Affaires Culturelles.

Le Révérend Père Labat, de l'Ordre des Frères prêcheurs, raconte dans le Tome III de l'ouvrage intitulé "Voyage du chevalier Des Marchais, en Guinée, Isles voisines, et à Cayenne : fait en 1725, 1726 et 1727" qu'en 1726, l'hôpital des malades est au pied du port. C'est le troisième bâtiment de pierre qui est dans la ville. Une carte de la ville de Cayenne dressée par le chevalier Des Marchais positionne l'hôpital près du port au pied du fort Saint Michel maintenant nommé fort Cépérou (cliquez sur l'image à gauche pour l'agrandir).

Quatre sœurs de la congrégation de Sant Paul de Chartres, à l'époque nommées sœurs grises, arriveront en Guyane dès 1727 pour s'occuper de l'hôpital. Elles seront une trentaine à se succéder jusqu'en 1789. Mais après quelques décennies, l'hôpital royal n'est plus adapté, mal ventilé et doit être refait en urgence.

Pierre-Victor Malouet, commissaire général de la marine et ordonnateur en Guyane entre 1776 et 1778, demande en 1777 à l'ingénieur géographe du Roi Jean-Baptiste Tugny de réaliser un projet de nouvel hôpital et de présenter les devis d'après les dessins réalisés. Malouet confiera à Jean-Baptiste Tugny la réalisation de ce nouvel hôpital en 1778.

Plan du projet de l'hôpital royal dressé par Jean-Baptiste Tugny le 1er Octobre 1777, ingénieur géographe du Roi, arpenteur (Source ANOM)

Plan du projet de l'hôpital royal dressé par Jean-Baptiste Tugny le 1er Octobre 1777, ingénieur géographe du Roi, arpenteur (Source ANOM)

Histoire contemporaine de l'ancien hôpital Jean Martial

Il est difficile de savoir si ce projet d'hôpital ci-dessus a été réalisé ou non, en totalité ou en partie, en 1789 sur l'emplacement actuel de l'ancien hôpital Jean Martial. De nombreux autres plans de construction ou d'amélioration de l'hôpital militaire à partir de 1819 sont accessibles dans les archives nationales d'outre-mer. De même, de nombreux édifices de l'hôpital ont été démolis, d'autres construits et certains modifiés depuis le début du XIXe siècle ...

En 1808, il ne restait que trois sœurs de Saint Paul de Chartres à l'hôpital. Elles reviendront après le départ des Portugais de la Guyane en 1817. En avril 1842, il y aura dix sœurs affectés aux soins des malades dont une sœur supérieure. En 1865, 13 sœurs sont affectés au service de l'hôpital militaire. Un bâtiment servant de logement leur avait été construit en 1856, auquel sera rajouté une chapelle.

Les bâtiments en bois seront reconstruits en maçonnerie durant l'époque du gouverneur Jean-Louis Loubère entre 1870 et 1877. Des éléments métalliques ont été utilisés dans la maçonnerie et les galeries. Le plan de l'hôpital qui fut dénommé "colonial", puis "militaire" avant qu'on le baptise en 1946, comme déjà précisé, du nom du médecin militaire Jean Martial, n'a pas tellement évolué depuis 1879, comme on peut le voir sur le plan ci-dessous.

Plan émanant des archives nationales d'outre-mer (modifié pour y ajouter les fonctions des bâtiments)

Plan émanant des archives nationales d'outre-mer (modifié pour y ajouter les fonctions des bâtiments)

Cartes postales anciennes et gravure de l'hôpital colonial de Cayenne

Ancien hôpital Jean Martial à CayenneAncien hôpital Jean Martial à Cayenne
Ancien hôpital Jean Martial à CayenneAncien hôpital Jean Martial à Cayenne

Sources :

Bulletins officiels de la Guyane Française.

Archives Nationales d'Outre-Mer (ANOM).

Voyage du chevalier Des Marchais en Guinée, Isles voisines, et à Cayenne: fait en 1725, 1726 et 1727 "parle R.P Labat - publié en 1730.

Jean-Baptiste Tugny, géographe du Roi (Généalogie et Histoire de la Caraïbe / Numéro 64 - Octobre 1994).

Association Amicale Santé Navale et d'Outre-Mer (ASNOM).

Site du Conseil Général de la Guyane : Ancien hôpital jean Martial

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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 08:20

Le zoo de Guyane est situé sur les communes de Macouria et de Montsinéry, sur la route CD5 en direction de Montsinéry. Lorsque l'on vient de Cayenne, il faut tourner à gauche après la station essence un peu avant d'arriver dans le bourg de Macouria. Avec ses 450 animaux et ses soixante dix espèces, le parc zoologique et botanique possède quasiment toutes les espèces que l'on rencontre en Guyane.

Le zoo est ouvert de 9h30 à 17h30 tous les jours de l'année, y compris les jours fériés. Les dernières visites autorisées dans la journée le sont avant 16h30. Le tarif est de 16,50 € pour un adulte et de 10 € entre 3 et 12 ans, gratuit pour les moins de trois ans. Un ticket d'entrée est valable un an, ce qui est très intéressant pour les résidents en Guyane, qui peuvent ainsi revenir durant la même année sans avoir à débourser le moindre centime ...

Véritable attraction touristique en Guyane, la visite se fait en suivant un sentier balisé au milieu de la forêt et avec quelques abris en cas d'averses. Il faut compter environ deux heures pour faire la balade. Il existe en outre un parcours sportif de type accrobranche au milieu de la canopée et également une aire de jeux pour les enfants de plus de deux ans. Une boutique avec des souvenirs et autres babioles termine la promenade dans ce magnifique parc zoologique.

Le zoo abrite aussi un centre de soins, non ouvert au public, qui intervient pour soigner les animaux sauvages blessés ou en détresse, amenés par des organismes comme l'office national de la chasse et de la faune sauvage (oncfs) ou même par des particuliers.

Les propriétaires de la SARL Parc animalier de Guyane vivent en Guadeloupe. Localement, le zoo est dirigé par un vétérinaire aidé par une petite équipe composée notamment de soigneurs animaliers.

Origine et visite du zoo de Guyane

Excepté trois ou quatre espèces d'animaux que l'on ne rencontre pas en Guyane, notamment les Loriquets que l'on découvre au début de la visite dans la grande serre Eugène Bellony, le zoo permet de découvrir la faune sauvage guyanaise. Près de chaque espèce, figure un panneau descriptif avec des informations utiles sur sa répartition géographique, sa longévité ou encore ses mensurations (taille et poids) et même son nom en créole guyanais ...

Les animaux sauvages, notamment les mammifères, se trouvent dans de grands enclos qui ressemblent à leur milieu naturel. On y trouve par exemple plusieurs espèces de félins, mais aussi des serpents comme les boas ou même des anacondas, et tous les primates de Guyane excepté le Saki Satan (Chiropotes satanas). Outre les différentes espèces de caïmans, on trouve aussi des oiseaux ou encore de gros rapaces, et beaucoup d'autres espèces d'animaux qui vivent en Guyane ...

La visite est aussi l'occasion d'admirer la nature. Là-aussi, des panneaux précisent les noms et spécificités des arbres ou des plantes rencontrées durant le parcours.

La particularité de ce zoo entouré de savane et de forêt est qu'il y a beaucoup d'animaux sauvages en liberté qui se rapprochent des enclos où se trouvent leurs congénères captifs !

La dernière photo en bas de cet article montre deux primates "Capucin brun" qui posaient en pleine journée à proximité des capucins dans leur enclos ... Mais il en va de même pour les autres espèces, y compris des félins qui, eux, préfèrent s'approcher nuitamment du zoo.

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Le 23 juillet 2014, le zoo et la Région Guyane ont inauguré la serre tropicale baptisée du nom d'Eugène Bellony. Né en 1911, Eugène Bellony est le premier à avoir créé chez lui sur son terrain près de la source de Baduel à Cayenne ce qui deviendra le premier mini-zoo de Guyane. Passionné par la faune sauvage, il a d'abord commencé par accueillir les animaux blessés ou en détresse qu'il soignait et nourrissait lui-même. Puis, il a ouvert son petit parc animalier de Baduel aux visiteurs car l'entretien de tous ces animaux lui coûtait fort cher ! A son décès en janvier 1984, les animaux seront recueillis au Jardin botanique de Cayenne.

En 1983, Rodolphe Watshinger, ethnologue de formation, créé en 1983 une société Fauna Flora Amazonica qui est un centre d'acclimatation et d'élevage pour les colibris qu'il destine à la vente à un industriel allemand. La réglementation du 15 mai 1986 portant sur des statuts de protection des espèces l'oblige à changer d'activité. Soutenu par les élus de l'époque qui y voyait un grand intérêt touristique, R. Watshinger créé alors la Réserve animalière Macourienne à vocation récréative qui deviendra le zoo de Guyane.

Bien avant le décès de R. Watshinger survenu le 24 mars 2009 à l'âge de 76 ans, le zoo de Macouria aura connu bien des péripéties, principalement financières. Ce parc animalier sera sauvé in extremis par son rachat en 2002 par les communes de Macouria et de Montsinéry. Mais les problèmes financiers continueront à s'aggraver et aboutiront au dépôt de bilan en 2007.

Le Parc animalier de Guyane sera finalement racheté à cette époque par le zoo des Mamelles de Guadeloupe, représenté par Monsieur et Madame Chaulet. Il sera fermé pendant plus d'un an pour cause de travaux après d'importants investissements aussi bien en fonds privés qu'en subventions.

Aujourd'hui, le Parc zoologique et botanique est, avec les Îles du Salut et le Centre Spatial, l'un des sites les plus visités de Guyane avec plus de 44 000 entrées en 2013 (17 000 en 2004) ...

Ce Capucin brun et son petit se trouvaient à l'extérieur du zoo dans la forêt mais à une dizaine de mètres de l'enclos de leurs congénères captifs !

Ce Capucin brun et son petit se trouvaient à l'extérieur du zoo dans la forêt mais à une dizaine de mètres de l'enclos de leurs congénères captifs !

Sources :

site Internet du zoo de Guyane (http://www.zoodeguyane.com/

Site Internet de la Région Guyane sur l'inauguration de la serre tropicale Eugène Bellony au zoo de Guyane (https://www.cr-guyane.fr/inauguration-serre-eugene-bellony-au-zoo-guyane/

Site Internet de Macouria (http://www.macouria.fr/tourisme-et-decouverte/le-zoo-de-guyane/

Site Internet de Montsinéry-Tonnégrande (http://montsinery-tonnegrande.mairies-guyane.org/

http://www.franceguyane.fr/actualite/economie-consommation/zoo-la-frequentation-s-envole-205643.php/

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