Gros animal terrestre de la taille d'un poney, le tapir a le nom scientifique de Tapirus terrestris (Linnaeus, 1758). Les anglo-saxons le nomment "Lowland Tapir" ou "South American Tapir" ou encore "Brazilian Tapir". Les espagnols l'appellent "Anta Brasileña" ou " Danta" ou encore "Tapir Brasileño" et les Bushinengués le nomment "Bofo".
Les brésiliens le nomment tout simplement "Anta" alors que localement en Guyane, il est appelé "Maïpouri". Le tapir (Tapirus terrestris) est un gros mammifère terrestre de la famille des Tapiridae. Il appartient à l'ordre des périssodactyles, lequel comprend aussi les chevaux et les rhinocéros.
Le Tapir a une couleur assez uniforme de gris sombre à brun. La longueur tête-corps varie entre 1,7 m et 2 m et il peut peser jusqu'à 250 kg. La longueur de sa queue se situe entre 5 et 10 cm. Au garrot, sa hauteur peut atteindre 1,10 m. Sa lèvre supérieure se prolonge en formant une petite trompe préhensile avec lequel il attrape sa nourriture.
Il a une crinière étroite constituée de poils sombres le long de l'échine dorsale du front jusqu'aux épaules. La gorge et le poitrail sont généralement plus clairs. Sa silhouette est massive avec le dos arrondi.
Ses pattes postérieures à trois doigts laissent dans la boue une trace caractéristique en forme de trèfle alors que ses pattes antérieures ont trois larges doigts et un quatrième plus petit. En Guyane, le tapir semble se reproduire à n'importe quelle saison. La femelle est en chaleur sur une période de deux jours tous les deux mois. Le couple se livre à une ronde amoureuse qui se termine généralement dans l'eau.
La durée de la gestation est d'à peu près 13 mois. Tous les deux ans, la femelle tapir donne naissance à un petit qui pèse entre 5 kg et 6 kg. Ce dernier est fortement tacheté et rayé avec des bandes longitudinales de couleur jaune ou blanche qu'il perdra à l'âge de 8 mois. A dix mois, il sera sevré et ne deviendra adulte que vers ses 18 mois. Il atteindra sa maturité sexuelle à 3 ou 4 ans.
Le Maïpouri est principalement nocturne mais peut cependant être observé dans la journée même s'il se cache généralement. Durant la nuit, il part en quête de nourriture sur son domaine vital qui est de l'ordre d'une dizaine de kilomètres carrés. La présence d'eau est indispensable au tapir qui s'y plonge fréquemment pour se débarrasser de ses parasites, mais aussi pour fuir ses rares prédateurs. Son espérance de vie dans la nature est d'environ 30 ans.
Le tapir joue un rôle important dans les différentes cultures locales. On le retrouve au cœur de nombreux contes et légendes des différentes composantes de la société guyanaise. il apparaît même sur le blason de la ville de Remire-Montjoly avec la tortue olivâtre.
Le tapir est une espèce d'intérêt majeur car il dissémine les graines qu'il consomme, dans ses déjections et sa forte corpulence contribue à l'éclaircissement des sous-bois. La raréfaction du tapir a des conséquences sur la diversité et la structure même des forêts. Il se nourrit principalement en broutant la végétation et en mangeant des fruits divers et des graines.
A l'échelle de l'Amérique du Sud, la principale menace pour la survie du Tapirus terrestris est la déforestation. En Guyane, son habitat est préservé, mais contrairement aux autres pays, ce gros mammifère n'est pas protégé contre la chasse. Celle-ci représente donc un problème majeur pour la survie de l'espèce.
En effet, cet animal a été tellement chassé localement, notamment pour sa chair, que la densité de sa population a fortement déclinée (actuellement environ 1 tapir pour 1 km2). Aussi, depuis 2007 et bien que la chasse de subsistance soit encore autorisée, le commerce de viande de tapir est interdit en Guyane par arrêté préfectoral.
Son aire de répartition est située en Amérique du Sud depuis le Nord de la Colombie jusqu'à la fin de la région intertropicale du sous-continent sud-américain (Voir la carte de sa répartition géographique ci-dessous).
Sources :
Faune de Guyane par Eric Hansen et Cécile Rochard-Hansen aux Editions Roger Le Guen.
Brochure récupérée sur le site Kwata.net, intitulée : Le Tapir, un jardinier des forêts (KWATA et WWF).
Remerciement à Boris Le Roux (Kourou) pour son autorisation de publier ses magnifiques photos de Tapirs, prises lors de ses escapades en forêt.